BUDGET EN BERNE

 

(Source: Reason Magazine)


(Article publié sur Linked In le mercredi 4 juin 2025)


Ce que souligne cet article de The Economist (ci-dessous), en d'autres mots, c'est que l'Amérique trumpienne s'enfonce de plus en plus dans l'isolationisme.


C'est vrai à plus d'un niveau. C'était déjà le cas au plan politique, avec l'élection de M. Trump à un deuxième mandat, malgré tout le bagage associé à cette personne.


C'est aussi le cas au plan militaire, présentement, avec ce qui semble être les prémisses d'un désengagement de Washington de ses responsabilites otaniennes, dans la zone nord-atlantique, au niveau des ressources financières, matérielles et humaines, en faveur d'un repositionnement en direction de la zone indo-pacifique, de facon à mieux contrer l'émergence de la puissance chinoise.


Parallèlement à cela, mais d'une façon qui risque de nuire aux intérêts à long terme des États-Unis, les politiques isolationistes trumpiennes se déploient dans le domaine économique:

A) au plan commercial (conflit douanier en cours avec presque tous les pays du monde),

B) au plan de la taxation des entités d'origine étrangère (personnes physiques et personnes morales) présentes en sol américain, afin de riposter à la taxation possible des entreprises technologiques américaines présentes en sol européen,

C) au plan des transferts d'argent des travailleurs immigré vers leur pays d'origine,

D) au plan budgétaire, avec la reconduction des diminutions d'impôt de 2027 et le gonflement des dépenses causé par la hausse du budget militaire et du service de la dette.


À ce dernier niveau, l'évolution possiblement désastreuse de la dette américaine au cours des prochaines années risque d'amener une situation incongrue. La dette est assumée par l'émission d'obligations qui sont achetées en partie par des investisseurs américains et en partie par des investisseurs étrangers. Dans les deux cas, le prix d'achat de chaque obligation est remboursé par l'émetteur au cours d'un nombre d'années variable, tant au niveau du capital que des intérêts générés, le remboursement étant assumé par l'ensemble des contribuables américains, particuliers comme corporatifs.


Plus le risque d'un non remboursement est grand, suite à un défaut de paiement, plus le rendement de l'obligation doit être assez élevé pour surpasser la prudence des investisseurs, donc plus lourd devient automatiquement le fardeau pour les contribuables américains et plus difficile devient en conséquence le devoir de ceux-ci d'assumer leurs impôts à l'endroit de l'émetteur, le tout créant la possibilité d'une spirale incontrôlable en direction de l'effondrement, dans un contexte où les deux formations politiques rivalisent d'électoralisme pour se faire élire en achetant l'appui des électeurs avec des projets nécessitant de pomper au maximum l'argent des contribuables. On voit ici que le modèle de la démocratie à l'américaine atteint ses limites et risque de frapper un mur dévastateur.


Par ailleurs, l'ensemble des mesures de nature économique du président Trump risque d'amplifier la tendance à l'isolationisme et d'inciter les autres régions du monde à resserrer entre elles les liens commerciaux, les États-Unis optant alors pour une aoproche plus sélective en favorisant certains pays plus que d'autres pour des raisons d'affinités naturelles, tels le Canada, l'Australie, le Japon ou le Royaume-Uni.


Un autre effet, déjà apparent et tout aussi important en ce qui touche mouvement des plaques tectoniques de la géopolitique, pourrait être d'accentuer la fracture politique qui commence à se profiler entre les États-Unis et les pays de l'Union européenne.


https://www.economist.com/finance-and-economics/2025/06/04/who-would-pay-americas-revenge-tax-on-foreigners






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