CONTINENTS TERRESTRES, CONTINENTS EXTRA-TERRESTRES...



Alors que l'exploration spatiale commence peu à peu à céder le pas au peuplement à venir des mondes extra-terrestres, il convient de recalibrer nos concepts traditionnels, d'ordre géographique, relatifs aux activités coloniales, en vue de les adapter à un cadre plus large, d'ordre astronomique.

Les mots îlot, île, archipel et continent ont des sens très précis sur le monde à prédominance aquatique où nous vivons présentement, le monde de Terra (le monde terrestre). De même, les mots astre, étoile, planète et satellite ont un sens bien défini, applicable à l'espace physique se trouvant hors-Terra (le monde extra-terrestre), plus précisément l'espace physique à l'intérieur des limites (très floues, il est vrai) du système solaire (i.e. le système planétaire tournant autour de notre étoile, Sol).

Le système solaire sera, d'ici un ou deux siècles, notre nouvelle maison. Disons-le autrement, notre maison traditionnelle, la Terre, composée de grandes pièces (continents), de pièces moyennes (îles), d'enfilades de pièces (archipels) et de minuscules pièces (îlots) va se transformer et s'agrandir. Cette maison, nous l'occupons presqu'entièrement depuis six mille ans, c'est-à-dire depuis la colonisation de la Terre de Feu (à l'extrême-sud du cône sud de l'Amérique du Sud) par les Fuégiens. La seule partie qui demeure encore non habitée de façon permanente, c'est l'Antarctique, une grande terre déserte et froide, mais toutefois recouverte d'une maillage serré de bases scientifiques opérées par un grand nombre de nations.

Ce continent antarctique, d'ailleurs, est la partie de Terra qui ressemble le plus à ce que risque d'être la Lune ou Mars au cours des prochaines décennies, soit un monde hostile, difficile, occupé par des bases artificielles composés de bâtiments et de dômes, d'engins mobiles pour aller ici et là dans les alentours, d'installations d'accès (pistes d'atterrissage ou havres dans le cas de l'Antarctique, astroports, réservoirs de carburant et ateliers de réparation dans le cas des astres non-terrestres), de centres de recherche, de zones d'exploitation des ressources, etc.

Nous allons devoir repenser notre façon de voir et de définir les choses. Dans le proche avenir prévisible, il y aura les continents terrestres, centrés sur l'Afrique (le continent-mère, celui d'où provient l'espèce) et les continents-extérieurs, disposés en demi-couronne tout autour de celui-ci (les deux Amériques, l'Europe, l'Asie et l'Australie). Les autres terres émergées formeront les archipels, îles et îlots de Terra, la Première-Planète, l'Archipel humain des temps présents.

À tout cela, viendront éventuellement s'ajouter les continents d'outre-atmosphère, formant la Première frontière spatiale, c'est-à-dire les zones relativement faciles d'accès que sont la Lune, notre seul satellite naturel, et Mars, la planète la plus proche (ainsi que ses deux satellites naturels), plus précisément les futures bases ou groupes de bases de chacun de ces astres. Chaque astre deviendra ainsi un nouveau continent humain, chaque base, une île et chaque grappe de bases, un archipel. À ces nouvelles terres extra-terrestres formant la Première frontière spatiale, il faudra ajouter les bases spatiales proches, accrochées aux points de Lagrange ou construites en orbite terrestre, comme l'actuelle Station spatiale internationale. Enfin, le continent antarctique, de par sa nature hostile et inhabitable au sens conventionnel du terme, pourra aussi être catalogué dans cette Première frontière spatiale, à moins d'être considéré comme une zone intermédiaire entre les continents terrestres et les continents extra-terrestres, entre Terra et le reste du système solaire, un genre de banc d'essai, de prototype ou d'avant-goût.

Plus tard, lorsque mes enfants auront été remplacés par leurs enfants, voire les enfants de leurs enfants, l'humanité entreprendra sans doute la colonisation de la Deuxième frontière spatiale, celle s'étendant dans l'espace séparant Sol et Terra, c'est-à-dire les planètes Mercure et Vénus. Il restera aussi la Troisième frontière spatiale (ou Région des mondes extérieurs), au-delà de Mars, en allant vers l'extérieur du système solaire, soit le grand nuage d'astéroïdes, Jupiter, Saturne, Neptune, Uranus et Pluton, sans oublier leurs nombreux satellites.

L'Archipel humain correspondra alors à l'ensemble du système solaire et notre maison aura été agrandie à l'ensemble des secteurs entourant Sol.

Peut-être sera-t-il alors temps de songer à commencer à traverser les grands océans vides qui sépareront alors notre nouvelle maison ainsi élargie des autres maisons des parages, situées à des années-limière de chez-nous, des mondes/continents existants mais encore inhabités, sans vie humaine, du moins sans vie intelligente à ce que l'on en sait présentement...

Ainsi coloniserons-nous l'univers environnant : un astre à la fois, planète par planète, base par base.


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