VERS UNE DOUBLE COALITION, UNE À GAUCHE, UNE À DROITE?
Dans un précédent billet (''L'impensable alliance du bleu et du bleu: BQ - PCC''), publiée le 29 octobre 2021, je présentais un scénario de coalition entre le Bloc québécois et le Parti conservateur du Canada. Cette alliance peut-être un peu surprenante entre des Anglo-conservateurs fédéralistes et des Franco-souverainistes gauchisants permettrait aux deux partis de se rapprocher du pouvoir et d'affaiblir leur principal adversaire respectif, le Parti libéral du Canada.
Aujourd'hui, une nouvelle a été publiée dans la presse concernant un autre projet de coalition, celui-là entre les Néo-démocrates du Nouveau parti démocratique et les Libéraux du PLC. Ce projet a été initié par le NPD, mais semble peu plaire au PLC, habitué à un pouvoir sans partage.
Il ne faut pas se surprendre si ce genre d'idées flotte dans l'air du temps, avec la multiplication des gouvernements minoritaires au Canada, sur la scène fédérale, ces dernières années. Cette multiplication, en retour, n'est que la conséquence d'un autre phénomène, le nombre grandissant de partis politiques actifs au sein du royaume canadien. Traditionnellement, la politique canadienne était l'affaire de deux principaux partis, les Conservateurs (centre-droite) et les Libéraux (centre-gauche). Ce duo s'est compliqué avec la création du NPD, sur la gauche du PLC, puis du BQ, lui aussi sur la gauche, mais d'inspiration non centralisatrice, francophone, souverainiste et gauchisant. Ensuite, les Canadiens ont assisté à l'émergence du Parti vert du Canada (gauche) et du Parti populaire du Canada (à la droite du PCC).
La création éventuelle d'ne coalition entre le NPD et le PLC, deux partis centralisateurs de gauche, et d'une coalition entre le PCC et le BQ, soit entre un parti fédéraliste mais peu centralisateur, fortement anglophone et conservateur, et un parti souverainiste, progressiste et francophone, respectivement, aurait l'avantage de diminuer le nombre de mandats minoritaires, souvent bénéfiques aux électeurs, mais peu appréciés des partis politiques, lesquels préfèrent disposer d'une plage de temps suffiante pour bien déployer leur programme, quatre années étant plus pratiques pour cela que six ou douze mois. Les mandats minoritaires sont aussi une source potentielle d'instabilité à l'italienne et un frein à une planification à long terme des opérations gouvernementales.
Il n'est pas impossible que, d'ici aux prochaines élections fédérales, dont la date exacte dépendra du bon vouloir du Néo-démocrates et/ou des Verts, deux coalitions aient été mises sur pied pour faire face à cet affrontement démocratique qui permet de déterminer qui exactement tiendra (un certain nombre d'années) la barre du gouvernement fédéral, à Ottawa.
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