DÉFENSE: COMMENT AIDER L'UNION EUROPÉENNE

 

Carte des aéroports formant l'ossature du réseau de la SOPFEU et couvrant la zone boréale qui s'étend sur tout le sud du territoire québécois. Ces aéroports avoisinent les principales zones de peuplement.

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Les pays de l'Union européenne, confrontés au chantage trumpien consistant à forcer les pays qui sont membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (OTAN) à augmenter leurs dépenses militaires au cours des dix prochaines années s'ils veulent éviter de perdre leur accès au vaste marché américain, ont entrepris un effort de longue haleine pour diversifier davantage leurs échanges commerciaux et pour se reprendre en main au plan militaire, privilégiant le développement de l'industrie militaire européenne et recentrant la sécurité du continent européen sur les pays qui en font partie.

Le Canada peut participer à cet effort, particulièrement au niveau de ce qui touche à la formation et à l'entraînement des forces militaires européennes, un peu comme l'Alberta qui, au cours des dernières décennies, a beaucoup fait pour contribuer aux activités de formation et d'entraînement des forces armées américaines, notamment au niveau des installations de Suffield.

Le Québec, la plus vaste de toutes les provinces canadiennes, peut jouer un rôle important dans les efforts des pays européens, surtout ceux du sud du continent, en bordure du bassin méditerranéen. Le territoire québécois comprend en effet une grande diversité de zones climatiques, allant de la forêt boréale, juste au nord des principales zones de peuplement, aux espaces préarctiques et quasi-arctiques du Grand nord québécois, s'étalant jusqu'à la baie d'Ungava et au détroit d'Hudson. Dans ces immenses zones de taïga et de toundra, le couvert forestier se raréfie progressivement, jusqu'à devenir inexistant.

Un tel territoire est idéal pour la formation et l'entraînement des forces armées des pays du sud du continent européen, les contrées du nord et de l'est de l'Union européenne ayant accès, eux, aux vastes espaces de la Suède et de la Finlande.

Pour bien répondre aux besoins de formation et d'entrainement des forces militaires des pays du sud de l'Union européenne, au plan aérien, naval et terrestre, il est préférable de miser sur des ressources existantes qu'il suffirait d'améliorer selon les circonstances et selon un échancier à établir, afin de s'y prendre de la façon la plus simple, la plus pratique et la plus économique. 


AU PLAN AÉRIEN

Dans le cas de la formation et de l'entraînement des forces aériennes européennes en milieu boréal, pré-arctique et quasi-arctique, un réseau déjà existant pourrait servir de point de départ. Ce réseau, c'est celui des aéroports de la SOPFEU, l'organisme provincial chargé de la prévention et de la suppression des feux de forêt. Les aéroports qui en font partie disposent de longues pistes et de tous les équipements requis pour approvisionner en carburant (et en pièces de rechange) les appareils utilisés et pour soutenir les équipes au sol. Essentiellement, ce réseau est basé sur quatre aéroports principaux et un grand nombe d'aéroports périphériques. Les aéroports centraux sont situés dans les municipalités de Val d'Or, Messines (Maniwaki), Roberval et Baie-Comeau, formant un maillage serré qui permet de couvrir toute la forêt boréale couvrant le sud du territoire québécois. À partir de ces aéroports, il est aisé de se rendre à des aéroports situés plus au nord, dans les espaces de de taïga et de toundra. On pense ici aux aéroports desservant les localités nordiques de Radisson, Fermont, Chibougamau, Sherferville, Kuujjuak, Inukjuak et Salluit, notamment.

À partir des mêmes quatre aéroports centraux, il est également facile d'avoir accès à des aéroports situés en bordure du golfe du Saint-Laurent, particulièrement dans les localités de Bonaventure et Havre-Saint-Pierre. Toujours dans l'objectif de développer les activités de formation et d'entraînement des forces aériennes européennes en sol québécois, il pourrait aussi être opportun de commencer à songer à bonifier certaines installations aériennes se trouvant entre le Canada et le continent européen, dans les archipels de Saint-Pierre-et-Miquelon (France) et des Açores (Portugal), les deux groupes d'îles formant des pierres de gué naturelles entre les deux rives de l'Atlantique nord.


AU PLAN NAVAL

Dans le même esprit, des activités relatives à la formation et l'entraînement des forces navales des pays du sud du continent européen pourraient être implantées en certains points du territoire québécois, en bordure du fleuve Saint-Laurent et du golfe du Saint-Laurent, notamment en bordure de la baie de Sept-Îles, laquelle forme un vaste havre naturel rappelant la rade de Brest, mais aussi à Port-Meunier, Gaspé, Rimouski et Québec.


AU PLAN TERRESTRE

Enfin, dans les cas de la formation et de l'entraînement de forces terrestres européennes en milieu boréal, pré-actique et quasi-arctique, la solution la plus simple serait d'héberger les forces impliquées et les installations dédiées à la formation à proximité de certains des quatre aéroports centraux cités plus haut, et de réserver des espaces dédiés aux fins d'entraînement, dans des zones à déterminer faisant partie du domaine public.


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