RETOUR DE LA QUESTION NATIONALE À L'AVANT-PLAN

 


Les deux référendums perdus (1980, 1995) ont eu l'effet pervers de convaincre les Anglo-Canadiens qu'ils n'ont plus rien à craindre des francophones, ceux-ci s'étant écrasés à deux reprises. Quinze ans d'indifférence libérale et trois ans de semi-indifférence caquiste plus tard, il ne faut pas se surprendre des conséquences qui en découlent, aussi bien grandes (nouvelle gouverneure générale non francophone, assimilation croissante à Montréal, etc.) que petites (dans la vie de tous les jours).

Nous ne sommes plus que 23 % de la population canadienne et les anglophones croient que nous sommes condamnés à disparaître éventuellement. Les immigrants de Toronto, en nous considérant et nous traitant comme des racistes anti-noirs, anti-musulmans, anti-Anglais, anti-immigrants, ne font que dire tout haut ce que les Anglo-Canadiens pensent tout bas mais sans oser le dire en public.

Nous avons besoin de pouvoirs politiques rehaussés, soit à grande échelle (via l'indépendance), soit à plus petite échelle (par exemple via une autonomie réelle, peut-être sous le forme d'une république autonome du Québec, dans le cadre d'une république canadienne), afin d'assurer la pérennité de notre culture, de notre langue et de notre identité. Les moyens pour y parvenir existent et il suffit de s'en servir. Aussi, le fer est chaud, de plus en plus chaud, et il sera bientôt temps de le battre.

On sent un regain évident du sentiment nationaliste au Québec depuis deux ou trois ans. Présentement, il y a trois grands partis indépendantistes dans la belle province: soit le Parti québécois (en lente agonie), le Bloc québécois (actif sur la scène fédérale) et Québec solidaire. Une éventuelle victoire de ce dernier aux élections provinciales, que ce soit en 2022, en 2026 ou encore plus tard, amènerait inévitablement un retour de la question nationale à l'avant-plan de la scène politique au Québec, mais aussi à travers tout le Canada, à l'avènement de débats de fond, à des négociations et, possiblement, à la tenue d'un troisième référendum au Québec.

Tout est encore possible.

Commentaires

Les articles les plus consultés

CANADA: FROM KINGDOM TO REPUBLIC

LE DÉSÉQUILIBRE CANADIEN

LES OLYMPIADES VAGABONDES...