LA LIBERTÉ OU... LA MORT!?

 


La Covid amène toutes sortes de bouleversements, surtout nuisibles, mais parfois utiles, curieusement.

Il y a beaucoup de dérangements créés par l'obligation de distanciation sociale et de port de masque. Par contre, cela a mis à jour les travers sociaux de l'Amérique du Nord, notamment au niveau de l'individualisme à outrance que l'on y prône. Ce n'est pas pour rien que les anti-masques et les anti-vaccins sont généralement de droite, issus de milieux conservateurs. Ils sont touchés et imbibés par la propagande américaine pro-droits individuels, pro-liberté individuelle, pro-primauté de l'individu sur la collectivité.

Nous ne vivons pas en bouteille, mais en société, en contacts constants avec d'autres personnes. La société est plus importante que l'individu, la famille est plus importante que tel ou tel de ses membres. Les liens de sang sont constants, les liens d'amitié sont inconstants. Les racines de ces comportements remontent à loin, cela ne date pas d'hier ou d'il y a dix ans.

Pour s'opposer au bloc de l'Est, le bloc de l'Ouest a mis toutes ses billes à promouvoir la liberté, notamment les libertés individuelles, afin de les présenter commme étant plus importantes que les libertés collectives. Depuis 1945, l'Occident (surtour sa partie anglo-saxonne) a promu vigoureusement l'individualisme au détriment du collectivisme. C'était le capitalisme contre le communisme, la liberté contre la tyrannie. Tout ça était un peu simpliste, bien évidemment, mais cela a laissé des marques profondes sur notre psyché.

La pandémie aura eu comme effet positif de pointer un doigt évident sur nos habitudes de pensée, en Amérique du Nord et dans le monde occidental en général, et sur les limites induites par ces habitudes. Il y a parmi nous des gens qui, de bonne foi, de par leur tournure d'esprit, d'une façon répréhensible, parce que contraire à l'instinct de survie, croient tout à fait justifié et sensé de mettre leur liberté sur un piédestal et de percevoir leur survie comme accessoire. C'est de la simple sottise, bien sûr.

Leur cri de ralliement, ce n'est pas ''La liberté ou la mort!'', mais ''La liberté, donc la mort!''. Pourtant, à quoi bon être libre si l'on est décédé du virus? L'humanité nous surprendra toujours, des fois en bien, des fois en mal.

La Covid-19 fait de plus en plus penser à la fameuse grippe espagnole qui s'est déclenchée dans les dernières années de la Première guerre mondiale, de par sa durée et son impact. Le nombre de morts est encore bien plus bas, maintenant, mais se chiffre tout de même par millions, ce qui n'est pas rien.

La pandémie va avoir pour effet, pour plusieurs, on peut déjà l'affirmer sans se tromper, de réviser nos modes de pensée et nos priorités. Qu'est-ce qui importe le plus, défendre nos droits individuels ou survivre? Du même coup, une fois parti, qu'est-ce qui est le plus important, mettre l'accent sur nos droits ou le mettre sur nos devoirs, qu'ils soient individuels ou collectifs? Qu'est-ce qui prime, moi ou nous tous?

Nous nous sommes imaginés que l'individu est souverain. Louis XIV disait: ''L'État, c'est moi''. Nous nous prenons tous pour des Louis XIV, alors que nous ne sommes que les sujets de notre propre existence. Nous vivons à l'ère des individus-rois, pas des enfants-roi, l'époque des  Freenmen On The Land, des Free Men On The Range, comme disent les Anglo-Saxons, des gens qui se flattent d'être larger tha life et qui se pensent trop souvent tout permis, comme si tout leur était dû.

Jean-Paul Sartre disait que l'enfer, c'est les autres. C'est là une autre manifestation de l'individualisme à outrance que nous pratiquons depuis trop longtemps, depuis presqu'un siècle, sinon plus. L'enfer, ce n'est pas les autres, il est en nous, profondément ancré à l'intérieur de chacun de nous, dans des émotions mal contrôlées, mal digérées, mal comprises, dans nos propres faiblesses et nos propres travers, dans tout ce que nous n'arrivons pas à saisir et à appréhender en notre propre personne, dans nos peurs les plus profondes, celles qui nous tourmentent le plus, celles dont nous arrivons mal à nous libérer.

L'individu n'est qu'un brin de paille emporté par le vent. Le groupe, le collectif, la société, la communauté, l'ensemble vaut bien plus que la partie. Le tout prime sur la portion. Pour créer une nouvelle vie, il faut deux personnes, chacune issue d'une famille. Il faut donc deux familles qui se rencontrent et s'unissent pour fomer un couple d'individus qui, à partir de là, éventuellement, même si pas nécessairement de façon automatique, en arriveront à former de nouveaux individus, lesquels, à leur tour, seront à la source, possiblement, de nouvelles familles et ainsi de suite. À ce jeu, la famille prime sur l'individu, pas le contraire.

Tout cela permet le passage de la vie d'une génération à l'autre, au sein de la même société, du même clan, de la même tribu ou du même peuple, tout en permettant aussi de transmettre son sang sans avoir à le verser. Les femmes savent tout cela, d'instinct, depuis le début du monde, depuis la nuit des temps.

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