D'OTTAWA À LA TROISIÈME GUERRE MONDIALE...
Éprouvant des difficultés croissantes à recourir à X, une compagnie américaine, pour la diffusion des chroniques de l'Archipel humain / The Human Archipelago via l'Internet, il est désormais nécessaire de recourir à un autre médium (Linked IN). Ces chroniques sont diffusése initialement sur la plate-forme Blogger, appartenant à une autre compagnie américaine, Google. Blogger ayant supprimé récemment mon compte pendant plus d'une semaine, avant de le remettre en ligne, il peut être opportun de souligner ici que quatre condensés annuels (2021, 2022, 2023, 2024), réécrits sur Word, puis transférés sur PDF, sont maintenant disponibles sur la plate-forme, en guise d'assurance mémorielle, pour ainsi dire, fin que ces chroniques ne s'envolent pas dans les limbes de l'actualité. Cela étant posé, voici donc une toute nouvelle série d'articles, portant sur l'actualité 2025, dont la fréquence sera sans doute hebdomadaire, dépendamment des événements. Pour ce premier article, les entrées ci-dessous sont tirées d'interventions et commentaires faits sur le site Linked IN au cours des derniers jourss, jusqu'à hier (12 avril 2025). Merci. CM
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L'Union européenne va utiliser son triangle de fer, cette alliance informelle qui se forme de plus en plus entre la capitale française, Paris, la capitale allemande, Berlin, et la capitale belge, Bruxelles, coeur de la construction européenne, pour constituer un trépied symbolique capable de soulever des montagnes, plus précisément pour affronter la force redoutable que représente la première puissance économique mondiale, l'Amérique, actuellement en pleine offensive commerciale contre la quasi-totalité de la planète...
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En ces temps d'incertitude, alors que Trump souffle le chaud et le froid de la guerre commerciale internationale, au moment où l'Europe se regroupe pour riposter, en se recentrant sur le duopole franco-allemand et en plaçant sous la houlette de l'Union européenne, il n'est pas inutile de jeter les projecteurs sur saint Pierre, celui qui détient les clés du paradis, sur son île, dans sa ville et au coeur de son archipel préféré, situés aux confins orientaux de l'Amérique du Nord, non loin des Grands bancs et du grand large, au croisement de l'ancienne France et de la Nouvelle-France.
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Un aperçu instructif des préparatifs américains en cours dans la partie ouest du Pacifique, en vue de ne pas être pris au dépourvu dans l'éventualité d'un conflit déclenché par une invasion de Taiwan par la Chine...
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Israël a probablement de très bonnes raison de s'inquiéter de l'influence grandissante de la Turquie en Syrie. Si l'Iran joue bien ses cartes, en cas de conflit ouvert, il pourrait lui être possible de lier les Kurdistans iranien, irakien et syrien dans une structure commune, de nature économique, surtout, mais peut-être aussi politique, selon le degré d'autonomie de la nouvelle entité. Toujours s'il y a un conflit armé, les combats sur le territoire pré-1967 d'Israël doivent être évités à tout prix, à cause des pertes civiles israéliennes que cela pourrait entraîner et du dérapage nucléaire que cela pourrait conséquemment induire de la part de Jérusalem. Par ailleurs, tout comme c'etait le cas avant l'effondrement surprise du régime d'Assad, le plus grand point faible d'Israël demeure le plateau du Golan, une zone ayant été un territoire syrien jusqu'à la guerre des Six-Jours.
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Yet another sign that post-coup Bangladesh is falling more and more outside of India's orbit and inside China's orbit. It is significant, given that Myanmar is currently in the throes of an Anglo-American-backed rebellion. Any conflict between India and China might have dire consequences for New Delhi in the Northeast if Beijing can count on the neutrality of Bangladesh and Myanmar.
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Trump 2.0 a eu peur d'être vu comme un apprenti-sorcier ayant appauvri toute la planète, son propre pays y compris. Le Mexique et le Canada restent encore visés par la guerre douanière, tandis que les deux géants économiques que sont la Chine et l'Amérique sont comme deux taureaux s'affrontent frontalement, cornes emmêlées, chacun tentant de faire reculer l''autre. La Chine gagnera à la fin, grâce aux BRICS et, aussi, parce que l'Union européenne ne voit plus d'un même oeil l'allié d'hier.
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Révélateur. L'Inde et l'Union européenne continuent leur rapprochement politique, économique et militaire, tandis que l'Amérique et la Chine s'épuisent l'une l'autre dans une lutte tarifaire sans objet et complètement idiote, fruit des cogitations du Caligula nord-américain. L'Amérique trumpienne est mal partie. À noter qu'il y aura dorénavant, sauf surprise de dernière minute, deux sites de production des avions de chasse Dassault, soit un en France et un en Inde (Nagpur).
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La dévotion des admirateurs de Trump est impressionnante et fait de plus en plus penser à un processus de quasi-déification. Quiconque a vu la série anglophone ''I Claudius'' (BBC) ne peut s'empêcher de penser aux personnages historiques nommés Caligula, Néron et Claude, considérés comme d'essence divine par la plèbe romaine, ce que l'on appellerait aujourd'hui le prolétariat ou les masses sans voix. Rappelons-nous que la base électorale trumpienne avoisine les 70 millions de personnes aux États-Unis, souvent (pas toujours, mais souvent) parmi les moins instruites et les plus patriotes.
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Curieux. L'effondrement de l'Ukraine est-il plus proche qu'attendu? Il est possible que l'offensive printanière des forces armées russes finisse par venir à bout de la résistance des forces militaires ukrainiennes, auquel cas il faut sans doute s'attendre à une ruée vers la frontière polonaise, y compris à partir de la Biélorussie. La prise de l'oblast ukrainien des Carpathes par les forces européennes (représentées vraisemblablement par la Hongrie, la Slovaquie, les Pays-Bas, la Roumanie, etc.) deviendrait alors une nécessité militaire dans l'optique de l'établissement d'une ligne défendable à court, moyen et long terme.
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Le trio Bruxelles - Berlin - Paris commence bien. La triade de choc de l'Union européenne adopte ici une mesure bien plus sensée que l'assaut commercial irréfléchi de l'Amérique trumpienne, agissant comme un bête taureau à la recherche d'une collision frontale contre la Chine rouge. À Bruxelles, siège de la Commission européenne et du Parlement européen, revient la coordination générale. À Berlin, capitale de l'Allemagne, principale économie européenne, revient la tâche de s'endetter volontairement pour assurer le réarmement et la réindustrialisation de la péninsule européenne. À Paris, capitale française, revient la responsabilité de se réarmer loin des arsenaux américains, d'assainir ses finances fatiguées en se fiant au colosse allemand et de garder l'Europe continentale en sécurité grâce à ses armes nucléaires et son véto onusien, tout en développant une approche et un discours néo-gaulliste, puisque telle est sa vocation fondamentale depuis l'année charnière qu'est 1945. Souhaitons que le Royaume canadian s'avère moins bête que la République trumpienne. Nous le saurons aux prochaines élections fédérales...
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Mon Dieu, quelle magnifique pierre de Go bien placée ce serait si l'Union européenne pouvait ainsi inciter la Suisse à faire fi de sa fameuse neutralité (un peu à l'instar de la Suède et de la Finlande dans le cas de l'OTAN) pour songer sérieusement à adhérer volontairement à l'UE (mais non à l'OTAN, peut-on espérer, puisqu'il s'agit d'un instrument à remplacer ou à européaniser). Au plan des capacités économiques, financières, bancaires, budgétaires et commerciales, la confédération helvétique serait un candidat idéal pour que puisse se poursuivre la construction européenne, ancrer celle-ci solidement entre l'Italie, la France et l'Allemagne, le long de l'arc alpin, et l'aider dans la tâche urgente consistant à assainir durablement les finances de la péninsule européenne.
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Mon Dieu, il ne faudrait surtout pas que les Français soient assez cons pour tomber dans un piège aussi transparent. Vous voulez réellement associer votre pays aux États-Unis, aux prises avec une spirale budgétaire, commerciale et économique qui remonte aux années Reagan? À cette époque, déjà, beaucoup s'interrogeaient sur la manière dont il s'y prendrait pour réduire les revenus, augmenter les dépenses et rééquilibrer le budget fédéral à travers tout cela. S'il a effectivement réduit les revenus et augmenté les dépenses, ce fut au prix d'un endettement massif qui a permis aux Républicains de venir à bout de l''URSS, certes, mais qui a aussi placé leur pays sur une trajectoire dangereuse menant tout droit au présent état de vulnérabilité croissante à l'endroit de la Chine. C'est de la pure folie.
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Éclairant. Le saucissonnage de la bande de Gaza se poursuit et s'amplifie. Après le corridor de Netzarim, puis celui de Philadelphie, est venu celui de Morag. La carte publiée récemment par Jérusalem montre bien qu'Israel envisage l'etablissements d'au moins deux autres corridors, un séparant le secteur de Gaza-Ville et le secteur de Gaza-Nord, l'autre séparant le secteur de Khan Younes et le secteur plus au nord. D'autres corridors sont possiblement prévus. La plupart des secteurs sont vraisemblablement destinés à être annexer graduellement au territoire israélien, probablement en commençant par le secteur de Rafah (la tranche de saucisson qui côtoie l'Égypte) et Gaza-Nord (la tranche de saucisson située tout à l'autre bout de la bande, non loin d'un port de commerce important). La zone humanitaire des tentes (Mawasi), la où vit la majeure partie de la portion civile de la population gazaouïe, sera doute celle qui serait la dernière à être annexée, dans l'hypothèse où Israël trouverait un pays assez complaisant pour se prêter au jeu des migrations forcées, ou, à défaut, dans l'hypothèse où Israël se verrait contraint d'ériger des camps de concentration quelque part dans les immensités du Negev, pour que la population palestinienne y croupisse indéfiniment, loin des regards du public. Dans les deux cas, l'évacuation totale des Palestiniens de la bande de Gaza aurait l'avantage, aux yeux des Israéliens et de leurs alliés trumpiens, de "libérer" un territoire pouvant faire l'objet d'un redéveloppement immobilier à grande échelle, une sorte de Dubaï aux hormones, dont la souveraineté pourrait peut-être même s'exercer conjointement entre Israël et les États-Unis, venant ainsi réduire l'abyssale dette américaine. La stratégie du saucisson est celle d'un rouleau-compresseur inexorable. Chaque corridor s'étend du territoire israélien à la mer Méditerranée. Chacun est destiné à accueillir une route militaire carrossable et à devenir un obstable infranchissable pour tout adversaire, du moins en surface. Dans chacun, les civils sont repoussés vers la Méditerranée, plus précisément vers la route qui longe la mer, pour les amener à se joindre à la masse des gens déjà regroupés dans les abris de la zone de Mawasi. Sitôt les civils partis, la stratégie est visiblement de passer d'une guerre de surface, combinée à des bombardements aériens, à une guerre strictement souterraine, en trois dimensions, à travers le dédale des boyaux, tunnels et conduits qui ont été construits au cours des ans par la branche militaire du gouvernement de facto gazaouï, sous l'impulsion de sa branche politique, en préparation du présent conflit, et qui sous-tendent par le dessous toute la bande de Gaza.
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Il serait bon que le Canada s'associe avec l'Union européenne, d'une façon ou d'une autre (peut-être comme membre observateur?). Notre gigantesque voisin du sud, surtout dans sa version trumpienne, est assez inquiétant par les temps qui courent.
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Commentaires
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