LES PETITS COCHONS ET LES GROSSES TRUIES
Il était une fois trois jeunes frères.
Dans le monde porcin, ils étaient surnommés les trois petits cochons.
Le premier construisit une maison faite en paille, mais elle s'envola au premier souffle.
Le deuxième construisit une maison en bois, mais elle brûla lors d'un gros orage.
Le troisième construisit une maison faite de briques et il y vit encore.
Il y accueillit ses frères, jusqu'à ce que les trois cochons se marièrent, chacun en son temps.
Les deux autres construisirent alors des maisons de briques, eux aussi.
Les trois petits cochons et lerus compagnes eurent des cochonnets et des cochonnettes.
Ils vécurent heureux, tous et toutes, dans leurs petites maisons de briques.
* * *
Il était une fois une grosse truie.
Cette grosse truie regrettait de ne pas avoir voix au chapitre de la grande famille des verrats.
Elle demanda le droit de vote, l'obtint et en fut grandement satisfaite.
On l'appela dès lors la grosse truie suffragette.
Elle vécut heureuse et eut deux petites truies à son tour.
Quel bonheur!
Une de ces petites truies mourut jeune et l'autre devint elle aussi une grosse truie.
La famille des verrats grandissait vite et elle dut travailler fort pour gagner sa vie.
Elle se dit qu'à travail égal, elle méritait un salaire égal.
Elle défendit ses droits et obtint un salaire moins inégal. Elle en fut moyennement satisfaite.
Elle se fit une raison et mangea moins.
On l'appela dès lors la moyenne truie porciste.
Elle vécut plutôt heureuse et n'eut qu'une petite truie.
Quelle tristesse!
Cette petite truie devint une grosse truie.
La famille porcine était en déclin démographique et elle ne savait plus que faire.
Elle se dit que c'était la faute aux autres et devint individualiste à tout crin.
Elle se dit qu'elle devait se radicaliser et devint non binaire.
Elle se joignit à un parti politique, Les Porcs Solidaires du Québec.
Elle y chercha la compagnie de ses soeurs, paires, mères, cousines et consoeurs.
Elle y rencontra les membres de la Commission des femmes femministes du LPSQ
Toutes ravies, elles la regardaient d'un oeil attendri.
Tout comme elles, la grosse truie femministe détestait les verrats, les cochons, les cochonnets, etc.
Tout comme elles, elle les appelaient des porcino-masculinistes.
Toutes, elles rêvaient d'un Québec bi-national, bi-lingue et bi-sexuel.
Toutes, elles étaient en pamoison devant leurs propres conceptions révolutionnaires.
Toutes, elles étaient dé-binarisées, dé-genrées, dé-traquées et dé-primantes.
La grosse truie était fort contente, pourtant: enfin, on la comprenait.
Rêvant d'un régime de fer, elle se mit à une diète sévère et autoritaire.
On l'appela dès lors la petite truie non binaire.
Elle n'obtint jamais satisfaction, cependant, dans ses rêves dé-rangeants et dé-traqués..
Elle vécut malheureuse tout le reste de sa vie et n'eut aucune truie, ni même un verrat.
Quel soulagement ce fut pour le monde non-porcin!
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