EXCURSION SUR L'OUTAOUAIS ET LE LONG DE LA LIÈVRE
Le secteur Buckingham de Gatineau, sur la rivière du Lièvre.
En fin de semaine, je suis allé faire un tour de voiture avec deux de mes filles, la plus vieille, Caroline, et la plus jeune, Ariane.
Nous sommes partis du secteur Aylmer de Gatineau et nous avons traversé la rivière au pont Champlain pour rejoindre le Queensway et filer vers l'est d'Ottawa. Nous avons passé à Orléans, un ancien village canadien-français devenu une grosse banlieue comptant 70 % d'anglophones et 30 % de francophones, et je leur ai demandé si elles voulaient s'arrêter pour voir mon frère Vincent. Elles ne le désiraient pas (elles n'ont pas beaucoup l'esprit de famille, pour l'instant) et nous avons donc continué jusqu'à Cumberland pour prendre le traversier vers le secteur Masson de Gatineau. Elles aiment beaucoup les traversiers, surtout la plus jeune, et elles apprécient le fait de traverser la grande rivière des Outaouais au ras des flots, lentement, lourdement, à bord d'une embarcation plutôt petite, capable de prendre peut-être une dizaine de véhicules. Je leur ai expliqué que c'était opéré par une petite entreprise familiale et qu'un traversier semblable, mais plus petit, existait aussi à Maniwaki, entre l'ancien hameau de Maniwaki, autour de l'église catholique, et la rive est de la rivière Gatineau, là où se trouve la municipalité de Déléage et la maison où elles ont vécu autrefois.
Arrivés à la rive nord de la rivière, nous nous sommes frayés un chemin dans les rues de Masson, petite banlieue très francophone de Gatineau, vers le nord et la jonction avec l'autoroute 50, continuant vers le secteur Buckingham de Gatineau. À Buckingham, je leur ai expliqué que c'était autrefois une petite ville fondée par des Canadiens-anglais, au XIXe siècle, et où existe encore une minorité anglophone importante. Nous nous sommes promenés dans les rues de Buckingham et je leur ai montré l'école secondaire Hormidas-Gamelin, vaisseau-amiral de l'ancienne Commission scolaire au Coeur-des-Vallées, flanquée du centre administratif (devenu récemment un centre de services scolaires, rattaché directement au ministère) et un centre de formation professionnelle. Le tout constitue un complexe scolaire situé un peu à l'est de l'hôpital. Continuant vers l'est, par de nouveaux quartiers, nous sommes arrivés au parc industriel situé au sud de l'agglomération et avons pris l'autoroute, en direction ouest, pour en redescendre sur le chemin entre Masson et Buckingham. Nous sommes repassés sur nos pas, en quelque sorte, pour aller au centre-ville et continuer vers les banlieues nord. Je leur ai montré la grande usine chimique qui constitue le coeur de l'économie locale depuis des décennies et nous avons continué hors de la ville, toujours vers le nord.
Nous étions sur une route grimpant jusqu'à Mont-Laurier, Ferme-Neuve et d'autres plus petites localités encore plus lointaines, soit les Hautes-Laurentides, aboutissement d'un axe de colonisation agricole du XIXe siècle, de Saint-Jérôme vers Mont-Laurier. Cette route où nous étions suivait elle aussi un axe de colonisation agricole, parallèle à l'axe de colonisation agricole de la rivière Gatineau, au courant du XIXe siècle, mais plus à l'est et plus récent, le long de la vallée de la rivière du Lièvre, le long d'un corridor humain créé au tournant des années 30. L'axe Buckingham/Ferme-Neuve croise l'axe arrivant de Saint-Jérôme au bourg de Mont-Laurier, devenu un centre industriel important, étape incontournable entre Montréal et l'Abitibi. Mont-Laurier domine tout l'Outaouais supérieur, ayant dans son orbite la Haute-Gatineau, les Hautes-Laurentides, une bonne partie du corridor agricole de la vallée du Lièvre et de celui de la vallée de la Rouge, jusqu'au centre touristique de Mont-Tremblant.
Il est intéressant de noter que Maniwaki et Mont-Laurier ont déjà eu une population assez comparable. Au plan historique, Mont-Laurier est une nouvelle-venue face à Maniwaki, plus ancienne, mais elle a su prendre une position dominante sur tout le nord de l'Outaouais et des Laurentides, jouant de ses avantages géographiques et économiques. Mon père me disait que c'est l'attribution du siège de l'évêché, au début du XXe siècle, qui a constitué le point tournant et le début de l'avance insurmontable prise par Mont-Laurier. Je ne sais pas si c'est vrai, mais il est sûr que la religion catholique était importante à cette époque et que cette attribution a pu constituer aux yeux de beaucoup un symbole important. Toujours est-il qu'au plan économique, le nombre d'usines existant aujourd'hui à Maniwaki et à Mont-Laurier (que ce soit au plan forestier ou autres) n'est tout simplement pas comparable et que la population de la deuxième dernière dépasse de beaucoup celle de la première.
Nous avons monté le long de la route jusqu'au petit village de Val-des-Bois et je me suis amusé à leur montré (et à apprendre à identifier) les vieux chemins oubliés, notamment ceux de l'entrée et de la sortie du village, remplacés par un chemin de contournement, semblable à ceux de Gracefield ou de Bouchette ou ceux, plus récents, de L'Annonciation ou de Labelle. Nous avons fait demi-tour et sommes revenus sur nos pas, jusqu'à un embranchement menant à Val-des-Monts et Poltimore. Nous avons suivi ce chemin, traversant des localités situées derrière Gatineau, jusqu'à Saint-Pierre-de-Wakefield et la jonction avec le chemin reliant Wakefield et Pointe-Gatineau, du côté est de la rivière Gatineau. Au passage, nous nous sommes arrêtés brièvement à une drôle de bâtisse ressemblant vaguement à un hôtel ou une auberge. Nous nous sommes approchés pour voir que le nom de l'établissement était Saint-Louis-de-France, avec trois fleurs de lys, et un habitant du village nous a appris que c'était une résidence pour personnes âgées. Nous avons plaisanté sur la multiplication de ces résidences. Dans le secteur Aylmer, il y a au moins deux très grosses résidences de ce type qui viennent de voir le jour et une troisième est en construction au centre-ville du secteur.
Nous avons donc suivi le chemin menant au quartier de Pointe-Gatineau (secteur Gatineau de Gatineau) et je me suis arrêté brièvement pour dire un mot à ma soeur Rosemarie, avant de continuer vers le secteur Aylmer de Gatineau où j'ai laissé les deux petites à leur mère. Je pense qu'elles ont apprécié ce type de voyage que je faisais régulièrement avec mon père, dans les régions environnantes, nous donnant ainsi l'occasion de parler de tout et de rien, tout en découvrant les trésors méconnus de nos contrées.
La prochaine fois, je crois bien que nous irons dans le Pontiac.
RépondreSupprimerBelles photos!
RépondreSupprimerBonne description!