DE L'ALGÉRIE À LA SYRIE, UN MONDE EN DEVENIR
(Texte publié aujourd'hui sur X)
Un projet ferroviaire assez prometteur permettra un jour d'étendre le réseau ferré de l'Algérie vers le sud, à travers le désert, jusqu'à Tamanrasset.
Selon toute vraisemblance, il s'agit d'une conséquence de la désignation récente de l'Algérie comme pays partenaire de l'association économique des BRICS, un relais important de l'influence chinoise, tout comme l'Organisation de coopération de Shanghai. Les pays bricsiens pourraient d'ailleurs être à la source d'une partie plus ou moins grande des capitaux nécessaires à un tel projet.
Un prolongement ultérieur menant jusqu'au sud du désert du Sahara est déjà envisagé, selon l'article ci-dessous, au bénéfice des trois pays sahéliens qui, devant une insurrection armée d'intégristes religieux, se sont regroupés l'an dernier en confédération et se sont placés sous protection russe dans la foulée.
Tout naturellement, pourraient ensuite venir se greffer des extensions menant à des pays de la côte, tels que le Sénégal, la Guinée, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Bénin ou le Nigéria (un autre pays ayant tout récemment accédé au statut de partenaire des BRICS), par exemple.
Les dirigeants chinois continuent donc de déposer leurs pierres de go sur la grande grille du Sud Global, une par une, préparant les futurs corridors de communication et de transport entre:
A) l'Asie, une zone en pleine expansion au plan commercial, et
B) l'Afrique subsaharienne, un secteur surtout agricole qui connaît un grand essor démographique et amorce son décollage industriel.
Des trous restent encore à combler ici et là dans la continuité territoriale à établir entre les pays bricsiens de l'Europe et de l'Asie, d'une part, et ceux de l'Afrique subsaharienne (Nigéria, Ouganda, Éthiopie, Afrique du Sud), d'autre part.
C'est le cas du Soudan, en proie à une guerre civile particulièrement sanglante, ainsi que des trois pays de l'Alliance sahélienne, confrontés à une insurrection djihadiste. C'est aussi le cas de la Lybie, déchirée entre plusieurs factions opposées, celle de l'est étant affiliée aux BRICS, aux portes de l'Égypte bricsienne.
Il y a aussi, surtout, l'obstacle israélien, le Negev s'interposant géographiquement entre l'Égypte et l'Iran. D'Ashdod, port sur la mer Méditerranée, à Eilat, port sur la mer Rouge, l'État israélien détient une position incontournable, littéralement, d'autant plus que l'Arabie saoudite attend vraisemblablement la fin du conflit palestinien avant de compléter ou non son adhésion aux BRICS.
C'est évidemment dans ce contexte complexe que l'évolution future de la situation syrienne prend tout son sens et toute son importance.
Pendant ce temps, par ailleurs, la France et le reste de l'Union européenne s'obstinent à tourner le dos à la Chine et aux réalités bricsiennes, par solidarité otanienne avec une Amérique qui, elle, fonce à toute allure vers un retour à l'isolationisme et au repli sur soi.
Cela montre bien à quel point l'humanité n'est pas toujours facile à comprendre...https://lanouvelletribune.info/2024/12/maghreb-un-projet-de-ligne-ferroviaire-erige-en-priorite/
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PLUS: @charles.millar3 (X-Twitter)
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