LES PÉRILS DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

 

(Texte d'abord publié sur Linked In aujourd'hui.)

L'article ci-dessous fait beaucoup réfléchir. L'intelligence artificielle, au fond, c'est l'automatisation d'une bonne partie du secteur des services.

La production des services suivrait ainsi un chemin déjà emprunté par la révolution industrielle du XIXe siècle, laquelle était essentiellement le résultat de l'automatisation de la production artisanale.

Avant la révolution industrielle, chaque pot, par exemple, devait être fait à la main, un par un, lentement et par étapes, par un artisan spécialisé dans ce domaine particulier. De nos jours, par contre, une usine moderne peut aisément fabriquer dix mille pots à l'heure, tous identiques, avec un personnel minimal.

On peut remonter encore plus loin. L'agriculture, avant la mécanisation permise par la révolution industrielle, était une activité collective intense, impliquant une main-d'oeuvre rurale nombreuse, obligée de besogner sur des champs immenses à cause de la faiblesse des rendements, et devant s'accommoder de variations climatiques incontrôlables et de conditions de vie minimales.

La question embêtante, bien évidemment, c'est de savoir ce qu'il adviendra de tous ces gens dont l'emploi disparaîtra sous l'effet des changements induits par l'intelligence artificielle.

Si les entreprises sont appelées à bénéficier financièrement de cette révolution, par la diminution des charges salariales qu'elle suppose, les contribuables ne pourront qu'en subir des effets négatifs en raison de la montée du chômage qui en résultera.

Pour les gouvernements, les conséquences sont complexes et bien plus difficiles à estimer, puisque les entreprises auraient la capacité potentielle d'assumer des impôts corporatifs plus élevés, grâce à la hausse de leur marge bénéficiaire, alors qu'à l'inverse, les revenus provenant de l'impôt des particuliers auraient tendance à diminuer, eux, en proportion de la baisse du nombre des contribuables en emploi.

Le mode de financement des appareils gouvernementaux est donc appelé à se modifier au fur et à mesure que se déploiera la mise en application des effets de l'intelligence artificielle sur le monde du travail et que se matérialiseront ses effets sociaux.

Il est donc important, pour les instances gouvernementales, de bien se préparer aux bouleversement pouvant résulter de cette révolution économique actuellement en cours d'implantation et dont l'ampleur dépendra de plusieurs facteurs, notamment la vitesse d'implantation des changements en question, l'ampleur du chômage qui risque d'en découler et le degré d'adéquation des mesures pouvant être mises en place pour en minimiser les impacts.

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