HOMMAGE À SERGE BOUCHARD
Avec Marie. Nous prenons ce bon café, le premier du matin, nous établissons ensemble le plan de la journée, de la semaine. Voici l’avant-midi de tous les espoirs, le saint lundi de l’énergie. Marie mange des œufs à la coque, avec mouillettes. Nous voudrions tous les deux que ce moment dure, nous voudrions abolir le futur. J’écris, elle écrit, nous écrivons. Elle me parle du castor, elle me fait lire son texte sur la maternité, l’adoption et l’amour, je lui ferai lire mon texte pour la radio, comme à chaque semaine, et nous allons ainsi du coq à l’âne dans une sorte de douce danse où deux esprits complices cherchent le bon mot, la bonne phrase, le sujet.
Plus rien n’existe que cet instant, que cette scène où nous discutons, Marie et moi, en buvant notre tasse de café. Mais le meilleur, c’est quand elle ne dit mot, quand je garde moi-même le silence, et que nous nous entendons penser, elle dans ma tête et moi dans la sienne.
Le sage dirait : inutile de lutter contre la fugacité et l’éphémère. La belle vie n’est rien d’autre que ce café pris avec Marie, une collection de matinées, une heure une seconde, le sourire de ma fille qui s’en va au collège, ma petite-fille qui m’annonce sa visite, cet instant où tu sais être au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. Ces matins furent autant de beaux présents au cours d’une vie qui ne fait pas de cadeaux. Le sage dirait encore : la vie dure le temps d’une étincelle qui s’envole au-dessus des braises et des flammes. Dans le langage de l’éternité et du point de vue de l’infini, l’expression «longévité» n’existe pas. Nous savons tous qu’un jour ou l’autre le rideau tombera. Mais en attendant, répétons. Chaque matin nouveau est encore plus précieux que celui d’hier, appelons-cela, avec Romain Gary, la «promesse de l’aube».
Plus rien n’existe que cet instant, que cette scène où nous discutons, Marie et moi, en buvant notre tasse de café. Mais le meilleur, c’est quand elle ne dit mot, quand je garde moi-même le silence, et que nous nous entendons penser, elle dans ma tête et moi dans la sienne.
Le sage dirait : inutile de lutter contre la fugacité et l’éphémère. La belle vie n’est rien d’autre que ce café pris avec Marie, une collection de matinées, une heure une seconde, le sourire de ma fille qui s’en va au collège, ma petite-fille qui m’annonce sa visite, cet instant où tu sais être au bon endroit, au bon moment, avec les bonnes personnes. Ces matins furent autant de beaux présents au cours d’une vie qui ne fait pas de cadeaux. Le sage dirait encore : la vie dure le temps d’une étincelle qui s’envole au-dessus des braises et des flammes. Dans le langage de l’éternité et du point de vue de l’infini, l’expression «longévité» n’existe pas. Nous savons tous qu’un jour ou l’autre le rideau tombera. Mais en attendant, répétons. Chaque matin nouveau est encore plus précieux que celui d’hier, appelons-cela, avec Romain Gary, la «promesse de l’aube».
RépondreSupprimerTrès beau texte à l'image de Serge Bouchard!
Bonjour,
RépondreSupprimerPour plus de sécurité pour vos lecteurs, serait-il possible d'ajouter HTTPS en allant dans vos Paramètres ?
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Merci
D'un lecteur assidu.
Merci de votre commentaire. Toutefois, je ne suis pas sûr de bien comprendre. Le lien permanent affiche bel et bien HTTPS au tout début de l'adresse. Parlez-vous d'autre chose? Prière de préciser, afin que je fasse les changements nécessaires, si c'est quelque chose qui est de mon ressort. Merci.
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