L'APPRENTISSAGE DE L'ANGLAIS
Chez les francophones du Canada,
l'apprentissage de l'anglais est une chose inévitable, un mal nécessaire, pour
des raisons évidentes, tenant au grand nombre d'anglophones vivant en Amérique
du Nord, comparativement au nombre de francophones.
L'important, dans cette question, n'est pas de
savoir s'il faut que nous apprenions l'anglais, mais à partir de quel âge. Les
Libéraux provinciaux ont toujours soutenu que, pour des motifs économiques, il
est préférable de commencer le plus tôt possible et ils ont légiféré en ce
sens. Il semble de plus en plus nécessaire, au vu du début de processus d'assimilation
qui s'est amorcé dans la région montréalaise, de revoir nos positions à cet
égard.
Étant donné le grand prestige de la langue
anglaise dans le monde, étant donné sa prééminence incontestable aux plans de
l'économie, de la science, des arts, des communications, etc., il n'est pas
souhaitable de favoriser l'apprentissage de l'anglais aux enfants d'une façon
hâtive. Afin de protéger notre culture et notre langue, il vaut mieux que notre
langue s'ancre profondément dans la psyché de nos enfants, afin d'y prendre une
place définitive et éviter toute dérive ou tout incertitude psychologique, en
ce qui a trait à l'identité personnelle. Il est donc préférable, contrairement
aux pratiques libérales, de retarder le début de l'apprentissage de l'anglais,
plutôt que de le hâter, afin que la prééminence du français dans les esprits
soit bien établie et rendue pérenne.
Plus tard dans leur vie, les enfants
francophones du Québec et des autres provinces et territoires auront l'occasion
de bien s'imprégner de la langue anglaise, laquelle occupe une position
enviable sur la scène publique. Cette imprégnation, en fait, ne causera aucun
problème, puisque nos enfants sont présentement nourris et gavés de vidéos
américaines, de films américains, de romans américains, de livres américains de
non-fiction, de musique américaine, d'idées américaines, d'attitudes
américaines et de réflexes américains, etc. La culture américaine est
omniprésente, non seulement sur le continent nord-américain mais à travers le
monde, alors qu'elle montre des signes de dégénérescence de plus en plus
évidents, liés, entre autres, à la propension américaine envers un degré
excessif de violence et les normes et pratiques qui existent dans les pays occidentaux
(mais plus particulièrement aux États-Unis) suite à la révolution sexuelle des
années 60, dont les conséquences, pas toujours reluisantes ou utiles, sont
parfois déconcertantes. La culture américaine, disons-le, est profondément
malade à plusieurs égards, cela devient de plus en plus évident, et le mandat
de l'avant-dernier président américain, notamment, a permis de prendre
conscience des nombreux problèmes sociaux affligeant ce pays, là où la principale
cause de décès dans une certaine catégorie d'âge est maintenant devenue la
surconsommation de drogues (overdoses). Il y a des signes qu'il ne faut
pas ignorer.
Le processus d'acquisition des langues est
bien connu. La première langue apprise, habituellement celle de la mère, est
déterminante. Toute autre langue apprise par la suite est secondaire et doit
rester secondaire, dans la mesure du possible. Le mythe du 'parfait bilingue',
mis de l'avant par les fédéralistes francophones, doit être vigoureusement
combattu, contesté et dissipé. Il est faux de prétendre et inexact de penser
que les Canadiens d'expression française, qu'ils soient du Québec ou
hors-Québec, doivent nécessairement maîtriser les deux langues, que ce soit de
façon parfaite ou imparfaite, afin de réussir ou de survivre. Ce n'est même pas
un idéal à admirer, puisque, tôt ou tard, une des deux langues prendra le
dessus sur l'autre, chez un individu se prétendant 'parfaitement bilingue'.
Bon texte, bien structuré! Très explicite.
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