L'OPIUM DU PEUPLE


L'opium a été la source de plusieurs guerres en Asie. Les Britanniques n'y jouaient pas un très beau rôle.

L'opium du peuple, c'est ce que les Britanniques vendaient aux Chinois pour des raisons essentiellement pécuniaires. C'était en effet très rentable et cela permettait aussi de fragiliser l'Empire du milieu, ce qui était pratique dans une optique colonisatrice. On fait grand cas, aujourd'hui, des cartels latino-américains qui vendent de la drogue aux Américains et au reste du monde, mais l'on ne parle guère du Royaume-Uni qui faisait exactement la même chose, autrefois, en toute légalité, tout comme il pratiquait la traite des esclaves quelques années auparavant.

L'opium du peuple, c'est aussi l'expression qui caractérise l'action d'endormir la vigilance d'une nation ou d'un peuple. L'expression cadre bien, par exemple, avec l'obsession des Québécois pour le club de hockey Les Canadiens ou l'émission de télé-réalité Occupation double. Ce qui importe, dans la vie, ce n'est pas que Montréal s'anglicise, non, bien sûr, c'est de savoir si les Canadiens vont finir par faire les séries éliminatoires ou si Natacha va faire de beaux yeux à Éric, le pompier avec du poil sur le 'chest'.

L'opium du peuple, c'est ce que vendent les fédéralistes francophones du Canada. On ne peut reprocher, en toute honnêteté, aux Anglo-Canadiens de vouloir défendre leur pays, tel qu'il est actuellement, avec un système monarchique dépassé et archaïque. Après tout, c'est eux qui l'on créé, après nous avoir conquis il y a un quart de millénaire. Il ont bâti cette structure politique pierre par pierre, pour nous déposséder et nous minoriser progressivement, tout en nous tenant aussi loin que possible des vrais rènes du pouvoir. Le premier ministre John A. McDonald n'a jamais été un inclusif, contrairement à ce que certains pourraient penser, encore aujourd'hui, c'était un impéraliste bon teint, assumé, sans complexe, heureux de faire partie d'un empire s'étendant sur tous les continents de la Terre. Il voyait les francophones et les autochtones, non pas comme des partenaires mais comme des problèmes à solutionner. Les Canadiens français étaient trop têtus pour s'assimilier et trop nombreux pour être déportés. Les autochtones, eux, étaiernt bien pires à ses yeux: des gens sans civilisation et sans culture, vivant dans le fond des bois et ne méritant que reproches et mépris. Pourtant, ils avaient vécu ici, sur ce continent, longtemps avant que nous y venions, parfaitement capables de vivre sans nous, hors de notre si précieuse présence.

L'opium du peuple, c'est le discours que nous entendons trop souvent sur la beauté des Rocheuses et la grandeur de l'épopée canadienne. C'est aussi les mensonges de la politique canadienne, portée à cacher la nature profonde de ce pays nordique, avec son développement dirigé par et pour les anglophones, une contrée qui s'est démocratisée au fil des ans, un peu à contre-coeur. Le Canada est souvent percu comme une démocratie occidentale ou une confédération nord-américaine, mais c'est surtout un royaume britannique qui tente de perdurer, alors même que la proportion de Britanno-Canadiens va en décroissant sans cesse au sein de la population.

Il va falloir un jour que la réalité soit reconnue et acceptée, aussi déplaisante soit-elle aux yeux de certains... 

Le passé doit influencer le présent, pas le dominer ou l'étouffer.


Commentaires

  1. Il est toujours intéressant de lire ou de relire des pans de notre histoire surtout celle qui a trait au régime britannique, ce régime qui n'a pas encore offert d'excuses ni aux déportations des Acadiens, ni à l'emprisonnement sans mandat de Québécois lors de la Crise d'Octobre.

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  2. Sans l'emprise de l'église catholique sur le peuple franco-canadien, les choses auraient pu se passer autrement. Grâce à leur grand nombre, leur pugnacité et leur débrouillardise, les canadiens francophones de l'époque auraient sans doute pu travailler main dans la main avec leurs homologues anglophones pour construire, très tôt, un pays exceptionnel, en combinant les forces de deux grandes nations européennes.
    Malgré tout, et avec un peu de temps perdu, c'est bien ce que nous avons réussi à faire ensemble, dans cette fédération canadienne, en ayant eu le courage de mettre un terme à la chappe de plomb de l'Église catholique.
    Avec la Loi sur la laïcité du Québec, nous ouvrons un nouveau chapitre de collaboration scientifique et humaine à l'échelle fédérale et internationale tout en laissant à chacun le choix de pratiquer leur religion dans la sphère privée.

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