CONSERVATEURS MINORITAIRES
Erin O'Toole, chef du Parti conserv agteur du Canada.
Tel un Bernard Derome d'autrefois, sur les ondes de Radio-Canada, je prédis aujourd'hui en ce mardi 14 septembre 2021, à 20 h 55, l'élection d'un gouvernement formé par le Parti conservateur du Canada, possiblement de manière minoritaire.Si j'ai raison, le règne du fils de Pierre-Elliott Trudeau, Justin Trudeau, n'aura duré que le temps de deux mandats, soit bien moins que son paternel. Toujours si j'ai raison, la population canadienne, dans son ensemble, aura donc décidé de mettre un terme à cette période de domination du Parti libéral du Canada, cette formation politique de centre-gauche qui se prend pour l'occupant normal et légitime, sinon incontournable, du trône gouvernemental, d'où leur attitude souvent méprisante, condescendante, hautaine, cavalière, altière et assez fendante. Il est rare que l'on voit un Libéral fédéral, surtout parmi ceux qui sont Canadiens français, qui soit capable de se faire humble, discret et réservé. Habituellement, (et curieusement) ils donnent plutôt l'impression qu'ils souhaitent, au plus profond d'eux-mêmes, se faire donner de vigoureux coups de poings sur leur petite frimousse.
Pour utiliser une expression commune au Québec, un Libéral fédéral francophone à visage humain, c'est aussi rare que de la merde de pape. L'ex-premier ministre Jean Chrétien n'avait pas l'air arrogant, mais peut-être était-ce dû à sa déformation faciale qui avait pour effet d'humaniser son apparence. Pour sa part, le premier ministre Justin Trudeau n'est pas arrogant non plus, mais il faut tout de même préciser que sa langue maternelle n'est pas l'anglais et qu'en conséquence, il est d'abord et avant tout un Canadien anglais ayant le français pour langue seconde. Ironiquement, en ayant épousé une Canadienne française, il s'est assuré que leurs enfants soient des Canadiens de langue maternelle française, tout comme son père l'était, produisant ainsi un curieux effet de balancier qui oscille entre deux états.
Cela étant dit, les deux mandats de M. Trudeau faisait suite à une série de mandats conservateurs, sous la houlette du chef Stephen Harper. Au Canada, c'est bien connu, comme aux États-Unis, deux partis se succèdent au pouvoir. À la différence de nos voisins du sud, cependant, la palette des partis politiques marquants (ayant au moins un siège de député) est bien plus large et variée, les Américains ayant l'habitude d'évoluer dans un système esentiellement de nature bipolaire, droite-gauche, assez strict. Rares sont les fois où une troisième force, une troisième option, s'offre et devient crédible. Cela ne dure jamais longtemps et les deux partis reprennent rapidement le haut du pavé.
On peut s'attendre, il me semble, à ce que le Bloc québécois conserve ses acquis dans la Belle Province, voire les accroisse. Le Parti conservateur du Canada pourrait faire des gains au Québec, mais n'y comptez pas trop. Le Nouveau Parti démocratique pourra se compter chanceux s'il parvient à conserver son dernier siège. Le Parti libéral du Canada fera des pieds et des mains pour remporter des sièges supplémentaires au Québec, mais les chances sont probablement qu'il en prendra. Ne mettez pas trop d'espoirs sur le Parti vert du Canada pour marquer des points majeurs en sol québécois. À plus long terme, ce pourrait être différent, toutefois.
À la grandeur du royaume britannique qu'est le Canada, les Conservateurs protégeront leur base de l'ouest et feront des gains en Ontario, notamment dans la banlieue des grandes villes, notamment (et surtout) Toronto. C'est là que se jouera la partie, essentiellement. Les Libéraux, en Ontario comme en Colombie-Britannique, pourront compter sur les immigrants pour sauver les meubles. En Atlantique, je prévoie une probable remontée des Conservateurs sur les Libéraux, en nombre totaux de sièges.
Les conséquences d'une telle situation, si elle se concrétise, ne sont pas mineures. Un gouvernement central conservateur, historiquement, est plus sensible aux doléances des nationalistes québécois, dont font partie les Caquistes actuellement au pouvoir à Québec. Partisan d'une plus grande autonomie provinciale au sein de l'ensemble canadien, le gouvernement de M. François Legault pourrait avoir une oreille plus attentive en M. O'Toole, le chef conservateur, qu'en M. Trudeau (fils), le chef libéral.
Nous aurons donc l'occasion, le 20 septembre prochain, de voir si je suis l'égal d'un Nostradamus ou non...
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