HÔPITAL: AYLMER OU HULL

 

La Coalition avenir Québec, lors de la dernière campagne électorale, a promis de construire un troisième hôpital à Gatineau. Maintenant que la CAQ a accédé au pouvoir, le dossier chemine, mais l'emplacement du bâtiment n'a pas encore été déterminé. Pendant ce temps, la réforme du docteur Barrette, réalisée par le précédent gouvernement, sous la houlette du Parti libéral du Québec, se porte mal. Cette réforme avait surtout permis au docteur de bien prendre le contrôle de son ministère en centralisant les pouvoirs décisionnels, tout en favorisant les médecins, pourtant déjà très bien payés, au plan salarial, avec plus d'un milliard de dollars additionnels, tout en ne levant pas le petit doigt pour les infirmiers/ières et les préposés/es, des corps de métier bien plus nombreux, mais composés surtout de femmes et d'émigrant-e-s... Le gouvernement de la CAQ a donc entrepris de re-décentraliser le réseau de la santé.

Cette décentralisation de la santé est une excellente chose, la centralisation du docteur Barrette ayant privé le rural de pouvoirs décisionnels importants (et de postes bien payés de cadres supérieurs, ce qui n'est pas sans importance dans le tissu économique parfois fragile d'un territoire rural). Il vaut mieux que les gens de la région de l'Outaouais prennent des décisions sur l'emplacement de l'hôpital. En mettre un deuxième à Hull, en plus de celui de Gatineau/Gatineau, ce serait ne rien comprendre à la démographie locale et n'avoir pas remarqué la croissance spectaculaire de la population du quartier Aylmer ces dernières années. Aylmer est devenue aussi populeuse que Hull. Ce que je craint le plus, c'est que la CAQ mise sur Hull plus que sur le comté de Pontiac pour sa prochaine conquête en Outaouais aux dépens des Libéraux. C'est le secteur Aylmer qui se retrouverait alors perdant, au profit d'un Hull déjà suffisamment bien équipé. Si l'équité a un quelconque sens, il ne faut surtout pas que ce soit Hull qui soit choisi en bout de ligne, quel que soit le parti au pouvoir à Québec. 

Charles Millar