JUSTIN TRUDEAU ET LE CAUCHEMAR POSTNATIONAL

 


Le rêve canadien est un cauchemar.

Le rêve américain portait sur l'aisance matérielle et la prospérité financière. Ce rêve a été très populaire aux États-Unis pendant toute l'époque de la croissance de ce pays et les dirigeants chinois l'ont repris récemment pour le compte de leur propre peuple, tandis que celui-ci s'affirme de plus en plus comme première puissance économique mondiale.

Le rêve canadien est différent et le premier ministre Justin Trudeau l'a explicité dernièrement en faisant la promotion du Canada comme pays ''postnational''. Affirmant que le Canada était en train de devenir le premier État postnational du monde, il présentait cette tendance comme un exemple de progrès social et la preuve que le Canada, après avoir légalisé la marijuana, continue d'être à l'avant-garde de l'évolution humaine... Il expliquait que le multiculturalisme, tel que prôné par le Parti libéral du Canada et vanté par les élites torontoises, permet de s'élever au-dessus des tribalismes qui inquiétaient tant son père, Pierre-Elliott Trudeau, particulièrement dans son combat contre René Lévesque et le nationalisme québécois.

Le multiculturalisme, c'est, dans un premier temps, la reconnaissance apparente des diverses cultures qui composent le Canada et, dans un second temps, la promotion active et constante du patriotisme pancanadien, afin de sublimer les sentiments tribaux ou nationaux dans une loyauté dirigée vers le Canada dans son ensemble. Le but officiel du multiculturalisme, c'est de faire en sorte que les autochtones, les francophones, les anglophones et les immigrants récents finissent par se sentir tous Canadiens d'abord. Ensuite, s'ils le désirent, ils pourront aussi s'identifier (mais accessoirement) par le biais de liens de type national, que ce soit comme Québécois, Innus, Chinois, Bengalis, Anglais, Gallois ou autre. Les citoyens canadiens devront donc ressentir leur loyauté première envers l'ensemble du pays où ils vivent, non pas envers telle section ou telle section de ce pays.

À terme, le drapeau canadien, le passeport canadien ou les montagnes Rocheuses tant aimées par l'ancien premier ministre Jean Chrétien devront primer sur les origines ethniques (et l'identification nationale) des habitants de ce pays, qu'ils soient arrivés ici en provenance du nord-est de l'Asie (Pré-Canadiens), de la France (Franco-Canadiens), des îles britanniques (Anglo-Canadiens) ou d'ailleurs dans le monde (Néo-Canadiens), toute discussion sur lesdites origines étant considérées comme impolie, malaisante, malfaisante ou malsaine, voire le signe d'une étroitesse d'esprit touchant au racisme tribaliste.

Dans les faits, le multiculturalisme est une entreprise de déconstruction nationale et de nettoyage ethnique non-violent. Son objectif inavoué est de transformer les différents groupes ethniques formant ce pays en une masse canadienne indifférenciée, composée d'individus tous semblables et aimant tous les mêmes choses: le café Tim Hortons, la langue commune (ce ne sera pas l'inuit, le chinois, le penjabi, le français ou l'attikamekw, bien entendu), la beauté des Rocheuses et la déférence envers la couronne britannique, symbole fondamental du royaume canadien.  Le Canada, en effet, n'est pas une confédération de provinces mais bel et bien un royaume britannique, au même titre que le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, tous chapeautés par la même cheffe d'État, dont le domicile se trouve à Londres et dont les ancêtres ont conquis et colonisé le quart de la planète.

La vision multiculturaliste du Canada fait irrésistiblement penser à l'idéologie véhiculée par les multiples séries de la populaire franchise Star Trek, avec la présence d'une Fédération bienveillante, bienfaisante et intrinsèquement bonne, formée d'individus qui sont tous différents entre eux mais qui partagent tous la même tournure d'esprit et les mêmes allégeances, parlent tous la même langue et ont tous les mêmes croyances de base. Très populaire dans le monde culturel anglophone, cette façon de voir les choses ne s'interroge pas sur la provenance des individus formant ''la Fédération'', ni sur la façon plus ou moins forcée dont cette structure politique s'est constituée au cours des siècles.

Rappelons que l'empire britannique s'est emparé des colonies françaises de l'Acadie et du Canada, puis qu'il s'en est servi comme bases pour s'implanter dans tout le nord du continent, de l'Atlantique au Pacifique, favorisant l'immigration britannique pour noyer les populations originelles (autochtones et francophones) sous le poids du nombre. Le phénomène se poursuit encore aujourd'hui, avec l'arrivée de centaines de milliers d'immigrants à tous les ans, dont l'intégration se passe sans trop de difficultés au Canada anglais, mais d'une façon plus laborieuse au Canada français, l'attractivité de la langue anglaise étant plus grande que celle de la langue française aux yeux des nouveaux arrivants.

Instrument d'assimilation ethnique, de contrôle social et de subjugation politique, le multiculturalisme canadien ne pourra être combattu et renversé que par la formation d'une vaste coalition, regroupant les diverses communautés autochtones, les peuples francophones, le plus grand nombre d'immigrants possible et les plus éclairés des anglophones. Les minorités doivent s'unir contre une majorité qui ne voit rien de mal à imposer sa vision réductrice et sa domination impériale sur toute la portion septentrionale de l'Amérique du Nord, de l'île de Terre-Neuve à l'île de Vancouvert et à l'île d'Ellesmere.

Le Canada doit cesser d'être un royaume britannique, sous la houlette d'une monarchie britannique, dans le cadre d'un système politique archaïque et dépassé, et devenir une république appartenant à tous ses citoyens. Le Québec doit devenir une république autonome, doté de tous les pouvoirs politiques, sauf ceux touchant à la défense et aux affaires étrangères. Des districts linguistiques autonomes doivent être constitués pour protéger les droits des minorités anglophones au Québec et francophones hors-Québec. Les conseils de bande autochtones doivent recevoir plus de pouvoirs et les territoires des bandes autochtones doivent être agrandis, lorsque c'est possible, afin d'augmenter les ressources dont elles disposent et améliorer leurs perspectives de développement. Il faut rebrasser les cartes dans tout le système politique canadien, afin de le mettre à jour et d'en faire une réforme complète et intégrale.

Vive la République canadienne!

Vive la République autononome du Québec!

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