DEUX VÉRITÉS SURPRENANTES

 

Commençons par deux vérités un peu brutales:

• - les pays n'existent pas,
• - vous n'êtes pas un être humain.

Les pays n'existent pas plus que les idées ne sont matérielles. Les pays ne sont que des constructions intellectuelles, des structures politiques qui évoluent au fil du temps. Les pays, en fait, sont des idées et existent d'abord et avant tout dans nos têtes. Un pays, essentiellement, que ce soit un royaume, un grand-duché, une principauté, une république ou quoi que ce soit d'autre, c'est simplement un groupe de gens qui mettent une partie des moyens dont ils disposent au service de leur cause commune, que ce soit volontairement ou involontairement. Un pays est donc une communauté, plus exactement une collectivité ayant une conscience commune.

Les citoyens d'un pays démocratique comme le Canada sont des électeurs, d'abord, en tant qu'agents politiques actifs et agissants, mais aussi (et peut-être surtout, au fond) des contribuables, puisqu'ils contribuent au budget collectif de leur collectivité respective, que ce soit au plan municipal, provincial ou fédéral. Pour le dire autrement, en tant que contribuables à la caisse commune, ils ont voix à l'élaboration des manières d'utiliser les fonds ainsi rassemblés, d'où la nécessité de reconnaître et de tenir compte de leur qualité d'électeurs qui leur permet de choisir ceux et celles qui accèdent aux fonctions dirigeantes des divers paliers gouvernementaux du Canada.

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Les pays peuvent être démocratiques ou non démocratiques. Ils commencent généralement par être non démocratiques et se démocratisent progressivement. Les habitants d'un royaume, par exemple, ne sont pas des citoyens mais des sujets, les sujets d'un roi (ou d'une reine, comme ici au Canada) qui possède tout en son royaume, êtres et biens. Les sujets appartiennent donc au royaume, c'est-à-dire à la personne du roi.

Dans le cas d'un pays démocratique, disons une république, c'est le contraire qui se manifeste, le pays appartient à ses habitants et non le contraire. Pour le dire autrement, une république appartient à ses citoyens et citoyennes, alors qu'un royaume (ou un roi, ou une famille royale, ou une monarchie) possède ses sujets et ses sujettes, dans le sens qu'ils lui sont assujetis... Dans un royaume, par exemple le royaume du Canada, les terres publiques appartiennent à la famille royale, d'où l'expression familière 'les terres de la Couronne'. 

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Un pays est habité par des gens, lesquels en sont le corps social. Ce corps est constitué d'êtres, lesquels se répartissent en hommes et en femmes. L'existence des deux sexes, de par leur constitution même et leur interaction même, au sein de cellules familiales, permet au corps social, c'est-à-dire l'espèce dans son ensemble, de se perpétuer dans le temps, de génération en génération, par la formation de nouveaux individus produisant de nouvelles familles, lesquelles produisent à leur tour de nouveaux individus qui, déclinés en version masculine ou en version féminine, peuvent à leur tour fonder des familles, créer des individus et engendrer ainsi une succession de nouvelles générations. Cet ensemble s'appelle une communauté, c'est-à-dire une créature sociale apte à se survivre à elle-même en se projetant dans le temps, vers l'avenir, décennie par décennie, un siècle à la fois.

C'est pour cela que, lecteurs, lectrices, qui que vous soyez, où que vous soyez, quelle que soit l'époque où vous êtes, vous n'êtes pas un être humain, mais une simple moitié d'être humain, une simple personne. C'est parce qu'un être humain, tout simplement, n'est pas une personne, mais au moins deux personnes, parce qu'il est une créature multiple, pas une créature individuelle, qu'il est une créature sociale, non un individu isolé. Au bout du compte, l'être humain n'est pas une île, l'être humain est un archipel...

Rendons-en grâce en l'intemporelle, essentielle et éternelle  GAÏA...

GAÏA