LE XXe SIÈCLE EN UN MOT = STALINGRAD
Bien des événements ou des êtres pourraient incarner le XXième siècle, dans la mémoire collective, à la fois celle des gens ordinaires et celle des historiens de l'avenir: la puissance nucléaire et Hiroshima, Neil Armstrong et la marche sur la Lune, Youri Gagarine et l'irruption de l'humanité dans l'espace, Einstein et la théorie de la relativité, la révolution sexuelle, l'émergence des minorités, les balbutiements des premiers ordinateurs (genre armoires de cuisines avec des ronds qui tournent à toute vitesse), la création de l'Organisation des Nations-Unies, la révolution des transports, etc.
Chaque choix est évidemment très personnel et le mien l'est tout autant. Dans ma tête, rien ne peut égaler, comme événement décisif, comme grand tournant, comme coup de théâtre, comme surprise pour presque tous les participants et participantes impliquées (aussi bien d'un côté que de l'autre), comme choc principal au milieu d'un événement déjà assez majeur en soi, ne serait-ce que par l'ampleur des pertes et des destructions (je parle évidemment de la Deuxième guerre mondiale), la bataille ayant eu lieu dans et autour de Stalingrad, ce centre industriel situé sur la Volga, entre Europe et Asie, affligé du nom d'un dictateur sanas pitié, mais pourtant évocateur, puisqu'il signifie tout simplement la ville d'acier, comme dans l'expression un mur d'acier, celui où sont venus s'écraser les rêves fous d'un autre dictateur, bien pire, né lui dans une vallée de l'alpine Autriche, pas dans une vallée de la caucasienne Géorgie.
L'Union soviétique, si souvent décriée au cours du XXe siècle par le monde occidental en général et les démocraties libérales en particulier, porteuse d'espoir pour des centaines de millions de personnes, y compris le quart des Français et le tiers des Italiens à une certaine époque, phare civilisateur du monde moderne, centre nerveux de l'humanité progressiste, laboratoire du communisme léniniste, restera pour toujours dans les mémoires de ceux et celles qui ont vécu au millénaire précédent, tout comme Stalingrad restera, pour plusieurs, comme une sorte d'Armaggedon du deuxième millénaire après le dernier prophète avant Mahomet, voire les Champs catalauniques, cette étrange bataille qui, encore aujourd'hui, restent enveloppés dans les brumes de l'histoire post-romaine.
Vive l'Armée rouge: hourra, hourra, hourra!
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