L'INDIVIDUALISME MODERNE EST MALSAIN

 

L'être humain est d'abord et avant tout un animal social. Sauf pour de rares exceptions, nous ne sommes pas faits pour vivre seuls.

Nous vivons dans les yeux des autres, nous sommes les autres, dans un certain sens. C'est la socialisation qui nous définit et qui nous crée.

Cette socialisation commence dès les premiers instants de notre existence, c'est-à-dire lors de la naissance, et se poursuit pendant toute notre jeunesse. Les individus ne tombent pas du ciel et ne sont pas le produit d'expérimentations médicales, mais sont simplement le résultat de processus biologiques naturels, remontant à la proverbiale nuit des temps.

Chaque individu provient de l'union de deux familles et peut engendrer une nouvelle famille à son tour. Cela signifie tout simplement que l'individu est le produit du collectif. Ce qui compte surtout, c'est le collectif, pas l’individu.

Il s'ensuit que l'individualisme est essentiellement une aberration qui contrevient à notre nature profonde, sape la société par le dessous et doit être reconnu comme un danger, combattu sans piété et réfréné, à défaut de pouvoir être éliminé complètement. Cet individualisme, cultivé délibérément et volontairement par l'Occident depuis la Deuxième guerre mondiale, est presque devenu une idéologie en soi, un crédo qui ne pourrait supposément être remis en question.

Pourtant, comme le cas de Genie le démontre amplement, la société doit primer sur l'individu, pas le contraire. La socialisation est un phénomène indispensable, surtout lors de l'enfance, cette étape fondamentale qui oriente tout le reste d'une vie.

Le triste cas de Genie (voir ci-bas), une femme coupée de tout lien social lors de son enfance, au point de n'avoir pas eu la possibilité d'apprendre une langue, est une belle démonstration de tout cela. L'acquisition du langage, un outil social dont Genie a été privée, permet et facilite cette socialisation en créant une compréhension réciproque par le partage de significations communes aux participants, véhiculées par une large gamme de sons (langage verbal) et de mimiques (langage non verbal). Parler, c'est participer à un échange de sens communs, malgré des réalités individuelles distinctes. Ce n'est pas pour rien que le mot intelligent ressemble au mot intelligible. Leur racine est commune et leur sens est étroitement lié.

Est appris ce qui peut être compris mutuellement. Est compris ce qui peut être appris par un autre.

En ce sens, le langage, c'est ce qui unit les individus entre eux et tisse les liens qui permettent de remplacer une collection d'individus isolés les uns les autres par un groupe organisé et conscient.

https://en.wikipedia.org/wiki/Genie_%28feral_child%29?wprov=sfla1