UNE SOLUTION POSSIBLE POUR LES ARMÉNIENS DU CAUCASE
Après deux
guerres depuis la dissolution de l'Union soviétique, les difficultés continuent
et se multiplient pour la population arménienne vivant dans la partie du
Haut-Karabakh qui a échappé aux forces azerbaidjanaises lors du tout dernier
affrontement.
Le
Haut-Karabakh est l'une des deux anciennes républiques autonomes de l'Azerbaïdjan,
une ancienne république soviétique. L'autre est l'enclave du Nakhitchevan,
laquelle est pour sa part peuplée d'Azerbaidjanais. Les Azerbaidjanais, pour
mémoire, constituent un peuple qui parle une langue apparentée au turc et dont
une bonne portion vit également au nord-ouest de l'Iran, juste au sud de la
région caucasienne. Les peuples turcophones, originaires du centre de l'Asie,
habitent la Turquie, quatre des cinq anciennes républiques soviétiques d'Asie
centrale, ainsi que le Sinkiang chinois (Ouighours et Kazakhs) et une partie de
la Sibérie russe (Yakoutes), entre autres.
La Turquie,
plus important pays turcophone, poursuit une politique de puissance depuis
quelques années. Cette politique est axée, en partie, sur la création de liens
économiques et politiques entre tous ces peuples, au milieu desquels se
trouvent les Arméniens, un peuple d'origine indo-européenne qui vit au
Moyen-Orient depuis des millénaires.
Les
Arméniens, de tradition chrétienne, et les Kurdes, un peuple iranophone et
musulman, vivaient au Proche-Orient bien avant l'arrivée des Turcs et ont des
relations parfois difficiles avec eux, d'une façon générale. Les Arméniens, on
s'en souviendra, ont fait l'objet d'un génocide aux mains des Turcs, à la toute
fin de la Première guerre mondiale, lors de la désintégration de l'Empire
ottoman (les Arméniens étaient soupçonnés d'entretenir des sympathies envers
les pays Alliés).
La lecture
du document ci-bas montre bien que le blocus du corridor de Lachin donnant
accès au Haut-Karabakh rend l'avenir de la population arménienne qui y réside
actuellement plutôt difficile. La Russie garde un œil sur ce secteur
ex-soviétique et déploie des forces de maintien de la paix, mais son attention
est fortement distraite par la présente guerre ukrainienne.
Une
solution possible au problème consisterait à déplacer la population de
l'Artsakh (le nom arménien du Haut-Karabakh) de quelques kilomètres vers
l'ouest ou le nord-ouest. Cela pourrait en fait être la seule solution réaliste
pouvant mettre un terme aux problèmes actuels, ancrés dans une histoire
difficile.
Un échange
de territoires entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan pourrait être une façon d'y
parvenir, le nouveau territoire d'accueil devant obligatoirement être adjacent
et contiguë à l'Arménie, voire aussi à la Géorgie voisine, elle aussi de
tradition chrétienne. Une telle opération se ferait sous la supervision de la
Russie (l'ancienne puissance titulaire), de la Turquie (représentant le monde
turcophone et protecteur de l'Azerbaïdjan) et de la France (représentant le
monde occidental et protecteur de l'Arménie).
Par la même
occasion, d'autres dossiers accessoires pourraient faire partie des éléments à
résoudre entre les parties, dans le cadre d'un éventuel règlement global. Ce
pourrait par exemple être le cas du futur corridor est-ouest qui serait situé
tout au sud de l'Arménie, le long de la frontière nord de l'Iran, désiré par la
Turquie pour faciliter les communications avec les peuples turcophones de
l'est. Le statut de l'enclave du Nakhitchevan pourrait aussi être abordé, tout
comme celui des minuscules exclaves qui sont imbriquées dans le territoire
arménien et le territoire azerbaïdjanais et qui sont occupées par l'un et
l'autre des pays (i.e. les exclaves arméniennes en Azerbaïdjan sont occupés par
les forces azerbaidjanaises et inversement).
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https://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=105337
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