SINO-TIBÉTAINS, MALAIS, PEUPLES NOIRS


Aire linguistique des peuples sino-tibétains.


Territoires (écoumène) où vivent présentement les peuples sino-tibétains.

Overview map of the peopling of the world by early humans
during the Upper paleolithic, following to the
Southern Dispersal paradigm. Wikipedia 2023

A similar map, but more detailes. Wikipedia 2023


Une déclaration récente du secrétait d'État américain Blinken dénonçant l'assimilation culturelle et linguistique des Tibétains, a entraîné une réflexion sur l'origine des peuples sino-tibétains. Deux hypothèses générales sont vraisemblables, soit par la voie continentale, soit par la voie maritime.

Selon la première de ces hypothèses, la diffusion orginelle débute sur le plateau tibétain, château d'eau asiatique, et se poursuit en aval, à la fois vers l'océan Indien et vers la mer de Bohai. Dans le premier cas, cette diffusion emprunté le couloir naturel de la rivière Irrawaddy, en suivant les rives (ou à bord d'embarcations), jusqu'à l'embouchure dudit fleuve, définissant ainsi l'origine du peuple Bamar (Birman), dans l'actuel Myanmar. Dans le deuxième cas, la diffusion se fait le long du couloir du fleuve Jaune, jusqu'à son actuelle embouchure, au nord-ouest de la péninsule du Shantong (la précédente. embouchure se trouvait au sud-est). Dans un second temps, les futurs peuples chinois se sont étendus peu à peu vers le sud, au-delà du fleuve Yangtsé, avec l'apparition de dialectes pas toujours intelligibles entre eux. On sait que c'est l'écriture chinoise, avec ses idéogrammes, qui assure l'intelligibilité. de l'ensemble des langues parlées par les Hans (et les Huis, nom des Chinois islamisés), que ce soit au nord du Yangtsé (mandarin, etc.) ou au sud de ce fleuve (mandarin, wu, cantonais, hakka, etc).

En passant, ce phénomène rappelle les langues arabes, dont l'intelligibilité est assurée par l'arabe du Prohète Mahomet, fixé dans son état actuel à cette époque lointaine et seule forme d'arabe qui soit encore compréhensible à tous les locateurs actuels de ces diverses langues, d'un bout à l'autre du continuum s'étalant entre les sables de la Mauritanie, sur l'océan Atlantique, et les eaux baignant les îles de l'archipel des Comores, sur l'océan Indien. Côté court, côté jardin, en quelque sorte...

Par ailleurs, la seconde hypothèse envisageable pour la diffusion des langues sino-tibétaines emprunte une autre forme, allant en quelques mots de la mer à la mer, c'est-à-dire de l'embouchure du fleuve Irrawaddy, en remontant vers l'amont, jusqu'au secteur où se rapprochent plusieurs autres fleuves importants (le Salween, le Mékong, le Yangtsé, ainsi que le fleuve Jaune (un peu plus au nord), le tout formant une série de ce qui ressemble à une série de sillons ou de vallées encaissées. Le passage de l'un à l'autre de ces sillons permet d'accéder aux hautes vallées de chacun de ces fleuves, c'est-à-dire qu'il donne la possibilité de suivre chacun vers l'aval. Pour le dire autrement, il s'agirait donc d'une diffusion du sud vers le nord, le long de l'Irraaddy, puis vers l'ouest en direction du plateau tibétain, dans le cas de l'idiome parlé par le peuple tibétain, et vers l'est, dans le cas des futures langues chinoises, toujours le long du fleuve Jaune, en descendant vers l'aval.

Étant donné la différence de rapidité entre un déplacement se faisant à pied (ou à dos de cheval) le long des berges (ou même un déplacement se faisant à pied ou à dis de cheval plus loin à l'intérieur des terres) et un déplacement se faisant sur l'eau, à bord d'embarcations légères ou plus lourdes, d'où il est aisé de pêcher, le taux de .vraisemblance ferait pencher la balance vers la deuxiè,me hypothèse, soit la voie maritime jusqu'à l'embouchure de l'Irrawaddy, puis fluviale jusqu'au plateau tibétain et jusqu'à la mer de Bohai.

S'il s'avère fondé, le même principe pourrait d'ailleurs s'appliquer à la diffusion des populations pré-malaises, de l'île de Formose à l'île de Luzon, située juste au sud, d'abord, ensuite le long des côtes de celle-ci vers les autres îles de l'archipel philippin, puis en direction des îles faisant partie de l'archipel malais (Indonésie, Brunei, Timor Leste, partie insulaire de la Malaisie) et la péninsule malaise.

Par des recoupements 'informations provenant de nombreuses personnes originaires de l'archipel philippin, il est possible de dégager des degrés de vraisemblance et d'imaginer des scénarios possibles. L'arrivée des premiers migrants arrivant de Formose se fait nécessairement par la voie maritime, possiblement avec un détour par la petite île où vivent encore des locuteurs de la langue pré-malaise yami. Sur l'île de Luçon, les toutes premières familles s'installent sur la côte et pêchent pour survivre, la preparation des futur champs de culture impliquant de durs travaux pour éclaircir le terrain et le débarrasser de ses broussailles, troncs, branches, souches, racines affleurant la surface, etc.

Pendant ce temps, la survie du groupe passe obligatoirement par la pêche, à laquelle se consacre une partie de la population, tandis que l'autre se consacre à préparer des abris et préparer le sol. Il est fort possible qu'en même temps, des sorties exploratoires sont entreprises le long de la côte nord de Luçon, vers l'est et vers l'ouest.

Il faut aussi signaler que, concurrement à toutes ces activités, d'étranges petites créatures, noires de peau, observent le va-et-vient des nouveaux-arrivants, tapies dans la végétation. Il n'y a probablement pas encore de prise de contact entre les uns et les autres. De toute façon, nul groupe ne peut comprendre l'autre, qu'il s'agisse des nouveaux-venus ou des déjà-sur-place, c'est-à-dire les migrants venus de Formose et les autochtones du lieu.

Peu à peu, les champs de culture prennent forme, les cases dhabitation apparaissent et se multiplient, à la vitesse lente des gens qui ont tout leur temps devant eux... Un village se constitue, entouré peu à peu par d'autres, érigés par des enfants des premiers migrants ou d'autres migrants arrivant de Formose.

Les Formosans et les Pré-Malais demeurent évidemment en contact étroit. Ils le resteront d'ailleurs, jusqu'à ce que les premières familles chinoises viennent s'installer à leur tour sur la côte ouest de l'île de Formose (c'est là une toute autre histoire, bien sûr) et repoussent peu à peu les peuples formosans vers la partie montagneuse et non cultivable de l'île, de la même façon (faut-il le souligner?) dont se poursuit la colonisation formosane en cours plus au sud, dans ce qui deviendra un jour l'aire culturelle et linguistique malaise.

Revenons à la progression des colons formosans en terre philippine. Celle-ci est lente. Que gagneraient-ils donc à se dépêcher? Elle se fait plus rapide sur la mer, le long du rivage, les poissons étant partout. Elle l'est moins vers l'intérieur des terres, les défrichements et les travaux de préparation des nouvelles terres nourricières exigeant beaucoup de temps, de patience et de force musculaire.

Tout cela induit nécessairement un différentiel quant à la vitesse de progression des deux modes de peuplements, celui le long des côtes et celui vers l'intérieur des terres, champ par champ, village par village, sentier de liaison par sentier. de liaison Il s'ensuit que la progression du peuplement est plus aisée et plus rapide autour de la grande ile de Luçon, puis autour des autres îles de la région de Visaya, plus petites que celle de Luçon, puis autour de la grande île de Mindanao. La même chose est valable pour les déplacements le long des chapelets d'îles conduisant à Bornéo (via la longue île de Palawan et via les petites îles de l'archipel de Sulu), puis vers les autres grandes îles de l'archipel malais.

Les étranges créatures mentionnées précédement se montrent timides et hésitantes vers les nouveaux-venus. Ceux-ci sont légèrement plus grands, avec des formes plus rondes, d'une manière très générale, davantage dans le cas des femmes que dans celui des hommes. De premiers contacts s'opèrent pourtant entre les deux groupes. Plus personne, il va sans dire, ne se souvient aujourd'hui des circonstances. de ces contacts, malgré les capacités parfois surprenantes de la mémoire collective et de la tradition orale.

Il est permis de croire que ces contacts ont été plutôt pacifiques, chaque groupe étant peu aggressif. Durant toutes les années précédentes, les créatures plus petites, les déjà-sur-place, se sont simplement retirées vers l'intérieur des terrres, devant les avancées lentes des nouveaux-venus, de plus grande taille. Le résultat pratique, c'est que les plus petits se sont trouvés peu à peu repoussés vers l'interieur des terres, vers le centre de la grande île montagneuse qu'est Luçon, vers les pentes de plus en plus escarpées et de moins en moins cultivables, voire les secteurs encore plus accidentés, peu accessibles et peu fréquentés par les Formosans, devenue des Pré-Malais, avant de devenir ensuite des Malais, parlant l'une ou l'autre des dizaines de langues de l'archipel philippin: tagalog et cebuano, surtout mais aussi ilocano, bicolano, boholano et tant d'autres.

Ces autochtones dont il est fait mention ici, qu'on retrouve un peu partout dans l'archipel et pas seulement sur Luçon, portent le nom d'Aeta. Le terme est sans doute basé sur le son produit par leur langue, tel qu'entendu par les Pré-Malais et conservé par la suite par les Malais, les Espagnols, les Américains et les Philippins de l'actuelle république philippine.

Il faut souligner que les Espagnols, à la vue des déjà-sur-place, les autochtones de l'archipel, appelés Aeta par les Philippins encore aujourd'hui, leur donnèrent immédiatement un nom à consonnance hispanophone: les Négritos, c'est-à-dire, littéralement, les petits noirs, en référence à leur petite taille et à leur couleur de peau, un peu plus sombre que celle des Philippins.

Pour en revenir à la diffusion des Formosans, des Pré-Malais et des Malais à travers la future aire culturelle et linguistique malaise, il faut ajouter qu'elle s'est poursuivie par la suite, jusqu'aux îles de la Micronésie et celles de la Polynésie, sans parler de la Grande Île, c'est-à-dire Madagascar, tout à l'occident de la grande mer océane entre l'Afrique et l'Océanie, dominée par la civilisation de la péninsule indienne, d'où son nom usuel d'océan Indien.

Ajoutons aussi qu'en Malaisie, en Micronésie et en Polynésie, les peuples austronésiens ont côtoyé et se sont mêlés aux premiers peuples de ce secteur, des peuples noirs, dont les descendants vivent encore aujourd'hui le long d'un grand arc comprenant plusieurs terres: le Yémen, le Sri Lanka (Veddas), la péninsule malaise (plusieurs peuples minuscules), les Philippines (Aeta), l'Australie (Aborigènes), la Papouasie (peuples papous) et la Mélanésie (résidents des Solomons, des Fidjis et autres archipels mélanésiens), tout à l'extrême-orient de cette première vague migratoire issue du continent africain, ce Jardin d'Éden qui constitue le berceau de l'humanité et se trouve à être au coeur de Terra, la petite planète où vit Gaîa depuis des temps immémoriaux.

Gloire à Gaïa.

* * *

PLUS:  @charles.millar3 (Twitter)


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Commentaires

  1. Un titre d'article sans article est un clic-bait. c'est détestable !

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  2. Vous avez raison, mais je manque de temps, je ne peux consacrer à ces articles tout le temps nécessaire.Je travaille 62 heures par semaine et le blogue me prend une bonne vingtaine d'heures en plus. Ça laisse bien peu de temps.

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