LES BRICS ET L'AFRIQUE
Here's a series of tweets posted on X (Twitter) in the first weeks of 2024, about the arrival of the BRICS economic association on African soil.
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2 janvier 2024:
Cet article
du Monde laisse un peu songeur et n'est pas toujours très clair. Le port de
Berbera, situé sur le golfe d'Aden, non loin de la mer Rouge, est géré par une
société commerciale basée à Dubaï (la capitale d'un des sept émirats faisant
partie des Émirats arabes unis), dans le cadre d'une entente avec la république
non reconnue du Somaliland, dont le territoire fait officiellement partie de la
Somalie, un État déchiqueté et émietté par une guerre civile. Comment, donc,
dans un tel contexte, l'Éthiopie, en s'entendant avec le Somaliland et en
prenant du coup une part plus importante du capital-actions de la société,
pourrait-il hériter en prime d'une base militaire en bordure de la mer Rouge? Cela
laisse entendre l'existence d'un autre pays impliqué. Serait-ce l'Arabie
saoudite, un pays dont la façade ouest donne justement sur la mer Rouge et qui
est étroitement lié aux Émirats? Faut-il en conclure que le royaume saoudien
louerait une de ses bases navales à l'Éthiopie? Il est important de noter, pour
bien comprendre tout ce qui précède, que les trois pays impliqués (Arabie
saoudite, Émirats et Éthiopie) font maintenant partie des BRICS et que ceci
explique peut-être cela. Ajoutons encore que la Somalie envisage de se joindre
sous peu aux quatre pays anglophones de l'Afrique orientale, soit l'Ouganda, le
Rwanda, le Kenya et la Tanzanie, lesquels sont actuellement impliqués dans un
bras de fer avec le Congo démocratique, un pays francophone d'Afrique centrale
qui est économiquement lié aux BRICS et militairement soutenu par la France.
Tout est dans tout, dit-on... Il faut en conclure que l'arrivée des BRICS en
Afrique fait beaucoup de vagues, les dix pays de cette association économique,
notamment la Russie et la Chine, cherchant à tisser des liens serrés sur tout
ce continent, jusqu'en républicaine sud-africaine, elle aussi déjà membre des
BRICS, mais aussi vers les pays de l'Afrique du Nord, ainsi que vers ceux de
l'Afrique de l'Ouest. Dans cette dernière région, un autre bras de fer se passe
actuellement, mais dans une configuration différente. Ce bras de fer-là se
passe entre:
A) la
France, soutenue par ses trois principaux points d'appuis que sont le Sénégal,
la Côte d'Ivoire et le Bénin, auxquels s'ajoutent l'Amérique et l'Union
européenne, et
B) les
trois pays sahéliens, alliés militairement à la Russie, appuyés politiquement
par la Guinée et soutenus économiquement par la Chine...
Donc, en
d'autres mots, la France est dans une coalition pro-BRICS et pro-EU en Afrique
centrale, mais dans une coalition pro-EU et anti-BRICS en Afrique centrale,
assez curieusement. Au final, il est probable que les pays du BRICS, en
général, et la Chine, en particulier, finissent par trouver des solutions de
compromis qui les satisfassent, tout en répondant aux besoins et aspirations
des pays africains qui les soutiennent. Les autres acteurs, notamment l'État
français, les pays anglosphériens (Five Eyes) et l'Union européenne, devront
trouver des façons de composer avec cette nouvelle réalité...
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/02/acces-a-la-mer-rouge-l-accord-entre-l-ethiopie-et-le-somaliland-sur-le-port-de-berbera-irrite-la-somalie_6208702_3212.html
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3 janvier 2003:
Il est
important de bien comprendre la dynamique en cours en Afrique occidentale, dans
un contexte assez complexe, composé d'une bonne dose:
A) de
rivalité économique entre pays occidentaux et pays bricsiens, ainsi que
B) d'une
autre bonne dose de rivalité politique, celle-là entre le duo Moscou/Beijing et
le trio Washington/Paris/Bruxelles.
On voit
dans ce dossier à quel point les États côtiers se disputent le trafic
commercial (import/export) émanant de l'ensemble des États sahéliens, lesquels
incluent bien sûr le Tchad, vers l'est, mais plus particulièrement les trois
États sahéliens (Mali, Burkina Faso, Niger) qui font actuellement l'objet de
sanctions de la part de la CÉDÉAO, un groupe régional présentement divisé par
le changement d'allégeance politique de ces trois pays, de la France vers les
pays du BRICS, au bénéfice plus particulièrement de la Russie (au plan du
soutien militaire), mais surtout de la Chine (au plan du développement
économique). Ainsi, avant les sanctions, les flux commerciaux vers le (et à
destination du) Niger passaient essentiellement par le port autonome de
Cotonou, la métropole économique du Bénin, une agglomération située tout au sud
du pays, sur sa façade atlantique. Maintenant, a cause des dites sanctions, ce
trafic ne peut plus passer par le Benin, ni par le Nigeria voisin, lui aussi un
État sanctionneur, mais qui doit actuellement passer par le port de Lomé, une
ville qui est située tout au sud du territoire de la République togolaise et
qui en est, tout à la fois, la métropole économique et la capitale politique.
Ce trafic entre Nyamey et Lomé doit donc emprunter le territoire du Burkina
Faso, s'intercalant entre le togolais et le territoire nigérien, le territoire
béninois lui étant devenu inaccessible. Selon les informations dont je dispose,
provenant d'opérateurs commerciaux nigériens, la plus grand part du trafic nigérien
passe par Lomé, tandis qu'une moindre part, par Conakry, le principal port (et
la capitale) de la Guinée, dont la desserte exige un assez long détour pour les
opérateurs, vu la distance impressionnante entre Nyamey et Conakry, impliquant
des dépenses supplémentaires importantes pour les camions lourds utilisés pour
le transport des marchandises, sans parler des dangers de bris mécanique. Pour
le Burkina Faso, le trafic lié a l'import/export se partage aussi entre le port
togolais de Lomé et le port guinéen de Conakry. Dans le cas du Mali, le port de
Conakry est évidemment privilégié, étant donné la courte distance entre cette
ville et Bamako, la capitale et centre économique du Mali. Il faut noter ici
que la compétition entre les pays riverains de l'Atlantique pour desservir le
Sahel est assez intense, comme en fait foi cet article vantant les ports
marocains de l'Atlantique, ainsi que l'important port industriel (et aussi
plateforme logistique de transit) de Tanger-Med, situé aux abords de la mer
Méditerranée. La distance défavorise le Maroc, cependant, a long terme, mais le
royaume chérifien cherche visiblement à reprendre pied dans son ancienne aire
d'influence politique et culturelle, le Sahara occidental et l'ouest sahélien,
s'offrant aussi, du même coup, avec la même pierre de Go, un pied de nez à son
traditionnel rival maghrébin, l'Algérie, commanditaire du Polisario de longue
date et soutien plus récent du Mali dans son litige avec la France, l'ancienne
puissance coloniale qui dominait autrefois toute la moitié ouest de l'Afrique
et qui se démène comme un diable dans l'eau bénite (une expression typiquement
québécoise s'appliquant bien à nos puissants (et souverains) cousins
d'outre-Atlantique), afin d'y garder le plus d'influence possible, un peu à
l'image d'une personne sauvant les meubles d'une maison en feu.
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3 janvier 2024:
Au risque de me répéter, voire d'être soupçonné
d'être à la solde du gouvernement béninois (j'aime bien le Bénin, mais je
préfère conserver mon indépendance financière pour préserver mon objectivité),
voici donc un article intéressant sur la modernisation du principal aéroport
béninois, situé à Cotonou. Imbriquée dans le tissu urbain de tous les côtés,
sauf au sud, cette installation aéroportuaire continue donc de répondre aux
besoins du pays, selon les estimations du gouvernement béninois, du moins, mais
il demeure indéniable que les aires se prêtent mal à un agrandissement majeur,
surtout au niveau de la piste d'atterrissage, cet aéroport ne disposant que
d'une seule et unique piste depuis sa création. De plus, les limites actuelles
du domaine aéroportuaire, à moins d'expropriations majeures (et coûteuses),
impliquent des inconvénients au plan sonore, ainsi que des contraintes au
niveau d'un doublement éventuel de ladite piste, que ce soit dans le même axe
ou, encore davantage, dans un axe différent, ce qui pourrait être avantageux au
plan opérationnel. Le côté enclavé et, donc, limité et limitatif, dans
l'optique d'une augmentation de la fréquentation de cet aéroport international
majeur (le Bénin a une fois et demie la population du Québec, bien que sur une
fraction infime de son territoire), rappelle celui de Montréal, situé à Dorval,
municipalité elle aussi enclavée dans le tissu urbain de l'agglomération. Il
n'est donc pas vain ou oiseux d'envisager la nécessité, un jour plus ou moins
lointain, d'en créer un autre sur le territoire béninois, afin d'accommoder une
hausse de fréquentation assez importante pour justifier les coûts imposants
qu'impliquerait évidemment la création d'une deuxième infrastructure
aéroportuaire majeure dans ce pays faisant l'objet d'un boum économique qui ne
se dément pas et qui date déjà d'une bonne trentaine d'années, même s'il est
longtemps resté sous le radar de l'actualité. Plusieurs endroits peuvent être
envisagés pour un second aéroport, dont la capitale, Porto-Novo, ainsi
l'immense zone industrielle de Glo-Djigbé, en cours d'implantation, par phases,
à Abomey-Calavi, au nord-ouest de Cotonou. Un autre de ces endroits pourrait se
trouver dans la commune de Parakou, une agglomération majeure se trouvant en
plein sur la route menant au Niger voisin. Parakou constitue actuellement un
genre de sous-capitale, combinant des fonctions de type administratif,
militaire, logistique, universitaire, dont l'utilité globale consiste
essentiellement à desservir au mieux les citoyens du Centre-Bénin et du
Nord-Bénin. Un éventuel investissement gouvernemental dans un équipement
aéroportuaire national additionnel devrait normalement avoir des retombées
positives au point de vue de l'économie, facilitant les échanges commerciaux
(et, par ce fait, pouvant potentiellement multiplier leur volume) avec les deux
républiques sahéliennes du nord, le Burkina Faso et le Niger, ainsi qu'avec la
partie septentrionale des deux autres pays voisins, le Togo (à l'ouest) et le
Nigéria (à l'est). Il faut souligner ici, à grands traits, le fait que ce
dernier pays est actuellement le plus populeux d'Afrique et qu'il est appelé,
selon les prévisions démographiques de l'ONU, à atteindre une population de 800
millions d'individus en 2100. Cela induira évidemment des effets d'entraînement
au plan économique, sur la prospérité future des pays avoisinant cet énorme
pays-continent: Benin, Niger, Tchad et Cameroun, tous profondément marqués par
la culture et la langue française, en passant, tout comme, d'ailleurs, la
plupart des pays de l'Afrique maghrébine, de l'Afrique occidentale et de
l'Afrique centrale. Un tel projet aurait aussi un effet d'entrainement sur le
tourisme dans le complexe des aires protégées du Nord-Ouest béninois, autour
des parcs nationaux de la Pendjari et du W, à proximité immédiate du Burkina
Faso et du Niger, respectivement.
https://www.jeuneafrique.com/1510420/economie-entreprises/au-benin-les-habits-neufs-de-laeroport-de-cotonou/
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3 janvier 2024:
D'après ce qu'il est possible d'en tirer, ce texte
signifie que la sempiternelle dispute intra-maghrébine, (presqu'une saga
intra-utérine), entre l'antique royaume chérifien du Maroc et l'Algérie
décolonisée et défrancisée, se poursuit. C'est apparemment ce qu'il convient de
déduire de cette toute récente décision algérienne de couper les vivres aux
trois pays sahéliens qui sont présentement liés par une alliance militaire et
soutenus ouvertement par la Russie bricsienne, ainsi que par la Chine, une entité
politique toute aussi bricsienne que la précédente mais indéniablement plus
ancienne qu'elle et, du coup, considérablement plus discrète. Les trois pays
sahéliens (Mali, Burkina Faso et Niger) lui ont en effet préféré le Maroc comme
débouché maritime potentiel, étant donné qu'ils doivent actuellement recourir,
pour leur commerce avec l'externe, aux ports de Lomé (Togo) et de Conakry
(Guinée), puisque ceux qu'ils utilisaient habituellement, soit les ports de
Dakar (Sénégal), d'Abidjan (Côte d'Ivoire), de Cotonou (Bénin) et de Lagos
(Nigéria), entre autres, leur sont depuis peu interdits, because les
sanctions prises par les pays anglophones et francophones formant l'essentiel
du groupement régional des contrées de l'Afrique occidentale (CÉDÉAO). Il est
important, pour bien comprendre la situation en cours, en Afrique comme en bien
d'autres lieux, de souligner que les préoccupations démocratiques des pays
occidentaux, nobles et honorables en soi, laissent un peu sur leur faim nombre
d'habitants du Sud global, non pas par indifférence envers ces valeurs, aussi
estimables soient-elles, mais bien plutôt à la suite d'une priorisation
différente liée à l'existence de vieux réflexes culturels et civilisationnels.
Les peuples ayant des racines civilisationnelles particulièrement profondes,
telles que les sociétés asiatiques, les nations autochtones des pays
occidentaux contemporains et, surtout, surtout, les peuples noirs, qu'ils
vivent en Afrique ou ailleurs, des Caraïbes à la Mélanésie, en se gardant bien
d'oublier la Petite-Afrique miniature qu'est la très tropicale Nouvelle-Guinée,
cette île située juste au nord du caillou anglosphérien où vivent les Anglo-Occidentaux
du Down Under, que ces peuples, donc, vivent a une heure différente de celle de
Paris, New York, Berlin, Sidney ou Londres. Ce phénomène est simplement dû à
une perception temporelle fonctionnant sous le sceau de la longue durée,
parfois décrite par l'expression "heure africaine", souvent mal
comprise et toujours appréciée par ceux et celles qui savent prendre leur temps
lorsqu'il importe de ne pas foirer ses affaires. Ces peuples, en un mot, n'ont
pas vraiment besoin des conseils du docteur Hans Selye, l'auteur du livre
"Stress sans détresse", sur les ravages causes par la précipitation
induite par une course effrénée à l'accumulation de la richesse individuelle, à
la mode occidentalo-capitaliste, le mot "individuelle", ici, ayant
évidemment toute son importance.
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6 janvier
2024:
Article intéressant et bien informé. On voit bien à
quel point le Niger, conjointement avec son soutien militaire russe et son
partenaire économique chinois, sait comment faire pression sur le Bénin, pays
côtier qui bénéficiait habituellement du passage des exportations et
importations burkinabées et nigériennes qui transitaient, avant l'application
des sanctions, sur son territoire, le port de Cotonou étant l'un des plus
importants débouchés naturels de ces pays en temps normal. Le dossier du projet
de l'oléoduc est visiblement un levier qu'ont utilisé le Niger et la Chine pour
susciter une volonté de compromis aux autorités béninoises... Finalement, il
reste que les pays côtiers et ceux de l'intérieur sahélien, Tchad y compris,
malgré sa distance, ont tout intérêt à mieux harmoniser leurs économies
respectives et ce, en tenant compte des nouvelles réalités bricsiennes et dans
un cadre régional qui permet de mieux ajuster les attentes, les besoins et les
solutions de tous les acteurs impliqués. Un rééquilibrage est d'ailleurs en
cours, à ce niveau, au sein de la CÉDÉAO, selon toutes apparences. Dans tout
cela, la France doit accepter de jouer un rôle militaire réduit, mais n'a pas
vraiment perdu beaucoup de terrain au plan culturel ou politique, tout en
continuant de faire partie de la solution dans le domaine économique, par les
biais d'investissements privés (et publics dans les nombreux projets, présents
et futurs, portant sur le développement de l'agriculture, de l'industrie
(légère et lourde) et des services, ainsi que dans les projets d'infrastructure
(transport, énergie, etc.).
https://t.co/IP3gifmVBe
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9 janvier
2024:
Ce très important projet va certainement avoir des
répercussions positives sur toute l'Afrique de l'Ouest. Il y en aura en Guinée,
bien sûr, d'abord et avant tout, mais aussi sur le Nigéria, sur les trois pays
sahéliens qui viennent tout juste de s'allier militairement et sur l'ensemble
des pays côtiers qui se trouvent entre Dakar (Sénégal) et Cotonou (Bénin). La
Chine y gagnera aussi, tout comme la Russie et les autres pays du BRICS,
fondateurs ou tout récemment intronisés, ainsi que sur les pays d l'Union
européenne qui investiront et soutiendront les projets industriels, de
transport et d'infrastructure qui découleront de ces deux mines de fer majeures
et qui lanceront toute la région de l'Afrique occidentale (civilisation-mère de
tous les peuples bantous) sur le chemin de l'industrialisation, de la modernité
et du développement.
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/le-plus-grand-projet-de-mine-au-monde-lance-en-guinee-20240108
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10 janvier
2024:
Pas facile à saisir, mais potentiellement porteur
d'avenir. Si ça se concrétisait, le liptako remplacerait le franc CFA dans les
transactions quotidiennes des gens et des entreprises de ces trois pays
sahéliens, avec une perspective d'expansion possible dans le reste de l'aire
d'utilisation du franc CFA en Afrique occidentale, voire aussi dans celle du
franc CFA en Afrique centrale. Une telle nouvelle monnaie, tri-nationale
d'abord, ouest-africaine ensuite, voire couvrant un jour l'ensemble de
l'Afrique francophone, de Dakar (Sénégal) à Lumumbashi (RDC), pourrait très
bien convenir aux besoins futurs des pays du BRICS, déjà présents sur le
continent avec l'Afrique du Sud, mais avec aussi les deux têtes de pont que
sont devenues l'Égypte et l'Éthiopie, des pays qui sont récemment devenus
membres et qui contrôlent les deux importants points d'accès que sont la
péninsule du Sinaï et le détroit de Bal el Mandeb. Ces points d'accès seront
utilisés pour faire passer les corridors de transport et de communication que
la Chine et les autres pays bricsiens veulent implanter entre l'Eurasie et
l'Afrique pour assurer et faciliter les flux commerciaux et les échanges
économiques de tout ordre entre ces deux continents, les deux plus vastes de
Terra. Il y a plus, si une telle monnaie en venait à prendre un jour une aussi
grande ampleur, elle pourrait même aspirer à devenir la monnaie commune des
pays de l'Afrique subsaharienne. En fait, la définition, la mise en œuvre et la
concrétisation de la nouvelle monnaie que les membres actuels des BRICS veulent
se donner pour leur commerce mutuel (entre eux) pourraient aussi en être
faciliter tout comme les aspirations iraniennes pour le développement parallèle
d'une monnaie à utiliser par chaque membre pour leurs échanges intérieurs (i.e.
les achats et dépenses à l'intérieur de chaque pays). Il y aurait alors, à
terme, dans un avenir lointain (et encore très hypothétique, bien sûr), une
seule et unique monnaie, sur l'immense territoire délimité par Rio Grande do
Sul (au Brésil), Le Cap (en Afrique du Sud), Chennai (en Inde), Moukden (en
Chine) et Kaliningrad (en Russie), formant ainsi un genre de (gigantesque)
quadrilatère de croissance économique, de prospérité et de paix. Il convient de
souligner que la nouvelle alliance sahélienne a eu le mérite de forcer une
redéfinition complète des rapports entre les pays côtiers et les pays de
l'intérieur de l'Afrique occidentale, entre la France et ses anciennes
possession et entre les pays francophones et les pays anglophones, notamment
l'incontournable Nigéria, importante force démographique (le pays est souvent
surnommé la Chine africaine), économique, culturelle, politique et militaire du
continent africain En plus de créer un noyau fort en plein centre de l'Afrique
occidentale, noyau pouvant servir de base à des agglomérations subséquentes de
couches ou de pelures, la crise sahélienne aura aussi été, inévitablement, une
belle occasion pour la Russie, la Chine (et l'Inde, discrète mais bien présente
sur le continent), de faire connaître, promouvoir et développer leurs intentions
et leurs positions sur l'échiquier régional ouest-africain, en particulier, et panafricain,
en général, plaçant habilement leurs pierres bricsiennes sur la section
africaine de la grille planétaire de cette présente partie de Go, jouée entre
la Maison blanche et la Cité interdite, pierre par pierre, chaque mouvement
ayant d'abord fait faisant l'objet de soigneuses considérations et longues
délibérations avant que la pierre soit déposée auprès de ses consœurs...
L'avenir se construit un jour à la fois, au détour des imprévus et des
opportunités, au gré des forces et des courants agitant les eaux entourant
l'Archipel humain, celui occupant la surface de Terra, Notre Maison Commune,
seule et unique planète du genre humain (en attendant qu'Elon Musk remédie à
cette faiblesse, bien sûr)...
https://www.maliweb.net/contributions/3048794-3048794.html
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10 janvier
2024:
Il faut lire les nouvelles concernant les mines
d'or de la Côte d'Ivoire à la lumière de la récente volonté de l'alliance des
pays sahéliens de se donner une toute nouvelle monnaie, afin de remplacer
l'actuel franc CFA, basée sur la valeur de l'or (selon l'étalon: un centigramme
d'or vaut un liptako). En fait, au vu des articles récents de la presse, il semble
y avoir un genre de grande ruée vers l'or, version XXIe siècle, bien sûr, qui
se développe ces dernières semaines, vers l'Afrique de l'Ouest, et ceci
explique peut-être cela, comme on dit. Les gens qui sont familiers avec
l'industrie aurifère ont peut-être eu vent de ce qui se trame au plan monétaire
dans les trois pays sahéliens qui, depuis septembre, se rallient de plus en
plus à la cause des BRICS, représentée ici par la Russie, au plan militaire,
ainsi que par la Chine, au plan économique et politique.
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13 janvier
2024:
Fallait s'y attendre. La vieille brouille
intra-maghrébine entre l'Algérie et le Maroc se complique à l'approche du
renouveau économique proposé par Beijing et préparé à la sauce bricsienne, le
tout sur fond d'une vieille faille culturelle séparant l'Afrique occidentale
côtière (profondément marquée par l'influence européenne venue des mers) et
l'Afrique occidentale sahélienne (profondément marquée par l'influence
musulmane venue du nord)... Le Maroc, probable terminus d'un futur corridor
économique Le Caire / Casablanca), route de la soie moderne que débroussaille
actuellement Beijing, en attendant que l'issue probable du conflit
moyen-oriental permette de débloquer le futur corridor économique entre l'Iran
bricsien et l'Égypte bricsienne, impassable actuellement à cause du contrôle
exercé par Israël, le principal allié américain au Moyen-Orient, sur le vaste
territoire s'étendant entre la bande de Gaza et le port d'Eilat (le Négev), par
où doit obligatoirement passer ledit futur corridor économique entre l'Iran et
l'Égypte, pour atteindre la péninsule hautement stratégique du Sinaï, carrefour
entre l'Afrique et l'Eurasie. C'est un point névralgique et un important centre
nerveux, surtout aux yeux des joueurs de Go émérites que sont les maîtres de la
Cité interdite, puisque la possession de ce lieu permet de mettre en contact
direct les énormes potentialités économiques des territoires africains et
asiatiques, ce que ne peut ignorer la pacifique (mais assez récalcitrante)
population du sous-continent européen, c'est-à-dire l'ensemble des peuples
"occidentaux" qui vivent sur la grande péninsule qui se trouve à
l'ouest de l'Eurasie. Ces pays européens d'Extrême-Occident forment le monde du
soleil couchant, en quelque sorte, le Japon étant bien sûr le pays du Soleil
Levant, perché qu'il est à l'autre extrémité du grand continent eurasien, donc
à l'Extrême-Orient. Ce dernier terme doit se comprendre, bien évidemment, comme
l'inverse de l'Extrême-Occident, un concept définissant, comme nous l'avons vu,
les peuples de l'Europe de l'Ouest, région d'origine des Occidentaux
nord-américains, le tout formant un ensemble culturel, celui des peuples dits
"occidentaux", un concept incluant aussi, habituellement, les
Australiens et les Néo-Zélandais, ces Anglosphériens qui vivent en Océanie
méridionale, donc dans la portion sud de l'immense mer océane baptisée
curieusement "Pacifique" par les explorateurs espagnols... C'est dans
ce contexte géoéconomique, conséquemment, qu'il convient de saisir l'inconfort
algérien face aux Émirats arabes unis, un pays nouvellement bricsien, tout
comme l'Arabie saoudite, l'Égypte, l'Iran et l'Éthiopie. Le BRICS, dans son
expansion multi-continentale, commence en effet à s'immiscer en terre
africaine, avec l'Égypte et l’Éthiopie, deux têtes de pont jetées du côté ouest
du Proche-Orient. Le groupe fait déjà des jaloux entre les pays qui risquent
d'être assez favorisés par eux (Maroc, un pays dont l'économie est très
diversifiée) et ceux qui risquent sans doute de l'être un peu moins (Algérie,
un pays dont l'économie est non seulement moins bien diversifiée que l'économie
marocaine, mais est aussi dangereusement surexposée aux énergies fossiles, par
rapport aux énergies renouvelables). Un clivage semblable s'observe entre les
pays ouest-africains côtiers (guinéens) et ceux de l'intérieur (sahéliens). Les
premiers, surtout les trois points d'appui que la France conserve encore dans
ce secteur, soit le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Bénin, se rangent plutôt
dans le camp des pays se ralliant à Washington, bien qu'ils soient destinés à
être, eux aussi, des terminus des futurs corridors bricsiens, notamment à Dakar
(Sénégal) et à Abidjan (Côte d'Ivoire), ainsi que dans la conurbation qui prend
forme dans l'axe des centres suivants: Cotonou/Porto-Novo/Badagry/Lagos (Bénin
- Nigéria).
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/12/la-brouille-entre-alger-et-abou-dhabi-tourne-a-la-crise-ouverte_6210495_3212.html
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PLUS: @charles.millar3 (X-Twitter)
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