EUROPE AT THE CROSSROADS

 

(Based on recent publications on X / Twitter)

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(8 novembre, 2024)

Au moins, l'Europe peut se féliciter d'avoir remplacé sa grande dépendance au gaz naturel russe par une tout aussi grande dépendance au gaz naturel américain, par ailleurs bien plus dispendieux.

Cela aura tout de même permis à l'Europe 1) de rester du bon côté de l'Histoire, c'est-à-dire le côté de l'OTAN et des États-Unis, 2) de se conformer aux voeux des puissances anglophones et 3) de prendre ses distances à l'endroit de la Chine, le nouvel Empire du Mal aux yeux de l'oncle Sam.

La bonne Europe se montre fidèle à l'Amérique et nul ne peut l'en blâmer, même si celle-ci, nouvellement tombée sous la férule de Donald Trump, s'apprête à laisser tomber l'Ukraine, aussitôt que ce sera possible pour le nouveau président, sans qu'il se soucie le moins du monde des droits humains, de la démocratie ou de ce genre de choses.

Dans ce domaine, les Républicains ne valent guère mieux que les Démocrates, eux qui financent et arment les Israéliens à tour de bras, afin de leur donner les moyens de massacrer les Palestiniens par dizaines de milliers, sous les yeux de l'Europe qui, par son silence et son inaction, se fait complice de ces tueries. Les Israéliens ne sont-ils pas de grands défenseurs de la démocratie occidentale, des libertés individuelles et des droits humains?

Bref, au cours des prochains quatre ans, malgré leur incapacité à équilibrer leur budget et à contenir des dettes nationales qui explosent, les gouvernements européens vont devoir:

1. A) injecter des dizaines de milliards d'euros par an pour relancer un secteur industriel alimenté par une énergie hors de prix, afin de faire plaisir aux Américains; B) dépenser des dizaines de milliards d'euros par an pour soutenir l'Ukraine, afin de compenser l'abandon prévisible de la nouvelle administration US; C) investir des dizaines de milliards d'euros par an dans la transition climatique, parce que le jour où la vigne poussera en Islande et où Rouen sera submergée sous les eaux déchaînées de la Manche, il sera trop tard; D) consacrer des dizaines de milliards d'euros par année pour défendre un secteur automobile incapable de concurrencer les voitures électriques chinoises, technologiquement plus avancées écologiquement plus propres et financièrement plus abordables, afin de protéger des firmes qui ont de la difficulté à s'adapter; E) claquer des dizaines de milliards d'euros par année pour rehausser massivement les budgets militaires, afin de donner un répit au grand frère américain, celui-ci ayant des chats plus importants à fouetter au Moyen-Orient (Iran) et en Extrême-Orient (Chine).

À bien y penser, les États-Unis ont de la chance d'avoir d'aussi bons alliés...

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/automobile-les-fermetures-d-usines-se-multiplient-en-europe-20241105?

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(9 novembre, 2024)

Curieusement, la possibilité de grèves dans les usines allemandes de Volkswagen, possiblement dès le mois prochain, fait penser à la longue grève qui a interrompu les activités des deux grandes usines de Boeing dans l'État de Washington (mais pas dans celle de la Caroline du Sud, non syndiquée), jusqu'à ces derniers jours.

Le parallèle entre les deux cas est évident: une grande compagnie qui n'arrive plus à compétitionner avec ses concurrentes: Airbus pour Boeing, les manufacturiers automobiles chinois pour Volkswagen (mais aussi pour plusieurs autres compagnies allemandes et, plus largement, européennes).

Dans le cas de l'automobile, l'émergence de plusieurs compagnies chinoises ultra-performantes ne fait que commencer à avoir des repercussions de toutes sortes dans le reste du monde. Un phénomène semblable risque de se produire un jour dans le domaine de l'aéronautique, alors qu'un fabricant chinois d'avions de ligne fait présentement ses premiers pas, encore assez limités.

https://www.frandroid.com/marques/audi/2396192_audi-bmw-et-volkswagen-lautomobile-allemande-seffondre

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(November 9, 2024)

Here is an interesting article by The Economist.

Europe is indebted up to its ears, and it should take even more debts?

What Europe needs is not debts but sanity. To think that it needs America to survive is non sensical. To think that Russia will try to gobble up Norway or Romania after it took control of Ukraine (a near-certainty at this point in time) is fanciful. To think that Europe should continue to treat China is counter-productive. To think that Europes is going nowhere is myopic.

What Europe really needs is the ability to think clearly and the courage to adapt to the new realities that are slowly emerging.

Economically, China is currently to the countries of the European Union what America was to the devastated post-WW2 countries of Western Europe: a well-off uncle ready to help. Europe has a lot to gain in trading with the rest of Eurasia, whether China, India, the Middle East, or Southeast Asia, and also with Africa or Latin America.

Politically, the United States is about to turn inward, reverting to its old isolationist attitude and contemplating protectionist measures to protect its economic engine. Its interest in European matters should be minimal, except probably toward the United Kingdom (for historical reasons) and the Irish Republic (for financial considerations).

Militarily, the countries of the European Union have a lot to gain by creating common institutions for ensuring their security and also by continentalizing their defense industry. It is quite possible that what they currently spend for their national needs and for NATO may prove to be enough to provide a safe environment with no need to invest more.

It is important to remember that Russia is a dwarf compared to the European Union, at many levels: demographically, economically, and militarily. It has a nuclear arsenal, but so has France.

To speak of Russia has some kind of existential enemy, eager to do evil to Europe, and able to do so, is to show an inability to reject a narrow Cold War attitude, an outadated mentality, out of touch with current reality. If Germany and France are able to coexist without threatening each other, the same is possible between the European Union and whatever form of panrussian federation may take shape to its east in the coming decades.

The real geopolitical conflict, now, is not between America and Russia but between America and China. All the other powers, including the countries of the European Union, have to position themselves between these two poles and try to have economic relations with whoever it may be advantageous to.

https://www.economist.com/leaders/2024/11/07/europe-needs-to-wake-up-and-look-after-itself

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PLUS:  @charles.millar3 (X-Twitter)