MASSACRES ISRAÉLIENS À GAZA, DROITS DOUANIERS, DOUCHE FROIDE EN EUROPE
Le texte ci-dessous ouvre d'intéressantes pistes de solution pour redresser les choses au niveau de la vassalisation économique qui se dessine actuellement, de l'Europe continentale par l'Amérique trumpienne, dans le cadre du chantage douanier entrepris par le président Trump 2.0 depuis six mois, aux fins d'augmenter les revenus du gouvernement fédéral, mais aux dépens des consommateurs américains, des entreprises américaines et des entreprises non américaines, tout en favorisant le puissant lobby constitué par le complexe militaro-industriel, dont la forte influence sur la politique américaine avait été dénoncée par le président Eisenhower, il y a de cela plusieurs générations.
Il est clair que l'Union européenne, si elle souhaite éviter l'otanisation de son environnement politique et conserver son autonomie stratégique, doit répondre au chantage américain d'une façon efficace et cohérente, non pas par le biais du commerce des biens mais bel et bien par celui du commerce des services, lequel est bien plus fortement à l'avantage des Américains que le premier. Il est tout aussi clair que ce ne seront pas l'Allemagne ou l'Italie, deux pays conquis et colonisés culturellement par l'Amérique au siècle dernier, ni les pays de l'Europe nordique, qui mettront en branle une telle solution, mais plutôt les autres pays de l'Union européenne, parfois pour des raisons différentes de l'un à l'autre, parfois pour plusieurs raisons à la fois.
Au premier chef, on peut recenser dans cette liste les pays qui ont le plus à gagner d'un rapprochement économique avec la Chine (et les autres puissances asiatiques), notamment les pays de l'Europe ibérique, de l'Europe orientale et de l'Europe balkanique, tous déjà ciblés par Beijing, d'une façon remarquablement presciente, pour le déploiement en cours de l'économie verte (énergies renouvelables, automobiles, batteries, etc.).
D'autres pays ont des raisons légitimes de vouloir s'opposer a la vassalisation économique de l'Europe par le gouvernement fédéral américain, en premier lieu desquels il faut mentionner ceux qui n'enregistrent pas de surplus dans leurs exportations de biens vers les États-Unis (7), par opposition à ceux qui en enregistrent (20). Le plus important de ces pays, au plan politique et économique, c'est bien sûr la France, laquelle connaît un déficit commercial dans ses relations avec l'Amérique, dans tous les domaines, que ce soit au niveau du commerce des biens (en tenant compte des biens d'origine étasunienne qui sont réexportés en France à l'intérieur des frontières nationales de l'UE) ou, encore davantage, au niveau des services.
Les effets de la guerre moyen-orientale qui se déroule actuellement et dont les racines profondes plongent dans le conflit israélo-palestinien sont aussi un facteur à considérer ici, car ils sont pertinents à ce qui se passe. Les victoires militaires remportées par les Américains et les Israéliens sur les Gazaouïs et les Iraniens viennent confirmer la matérialité des avertissements d'Eisenhower, puisqu'elle montre que les États-Unis, tout comme son allié israélien, privilégient maintenant les victoires militaires aux solutions politiques, celles que cherchent justement à obtenir l'Arabie saoudite et la France, avec le concours de plusieurs autres pays, comme l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, par exemple, lesquels souhaitent eux aussi aider le peuple palestinien à obenir les droits politiques dont il est privé depuis des décennies à cause de l'intransigeance obstinée d'un gouvernement israélien désespérément fermé à toute solution négociée et bénéficiant de l'appui d'un gouvernement américain complaisant
La France n'est donc pas la seule, au sein de l'Union européenne, à avoir des raisons tout à fait légitimes et justifiées de vouloir contrecarrer les volontés du gouvernement américain actuel, non seulement au niveau du dossier palestinien, mais aussi au niveau des relations commerciales entre les États-Unis et l'Union européenne, que ce soit au plan des marchandises ou au plan celui des services. En ce sens, le point faible de l'approche commerciale trumpienne doit être identifié et reconnu, puisque c'est aussi le plus important levier pouvant être utilisé pour empêcher la vassalisation économique européenne.
Ce levier, c'est bien sûr celui des échanges atlantiques portant sur les services numériques, un domaine où les Américains sont puissants, certes, mais où ils n'exercent aucun monopole, comme le montre bien l'émergence de plus en plus visible des entreprises chinoises oeuvrant dans le domaine.
Ce point faible est donc celui qui peut le mieux aider la France à recruter des appuis au sein des pays de l'Union européenne, surtout auprès des pays ibériques, des pays ex-communistes et des pays balkaniques, sans parler des pays qui ne font pas partie de l'Union européenne et qui, comme la Norvège, le Canada, le Japon, la Corée du Sud et le Mexique, peuvent se montrer réceptifs à l'importance de ne pas exempter les services numériques de ces fameux droits douaniers qui, depuis six mois, sont si chers et si précieux aux yeux de l'administration trumpienne...
https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/07/28/l-ue-veut-des-accords-economiques-plutot-de-libre-echange-car-la-majorite-des-etats-qui-la-dirigent-y-sont-gagnants_6624895_3232.html
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Bonjour, tous les commentaires sont acceptés, dans la mesure où ils sont d'ordre professionnel. Insulteurs s'abstenir...