''THE RELIGION OF WOMEN'' (OU ÈVE AFRICAINE)

 

Au début, était le verbe,

Celui d'oser,

Puis celui d'oser vivre, d'oser percevoir, d'oser penser, d'oser rire, d'oser pleurer, d'oser parler.

Aujourd'hui, le verbe est,

Celui d'oser,

Puis celui d'oser vivre, d'oser percevoir, d'oser penser, d'oser rire, d'oser pleurer, d'oser parler.

Un jour, sera le verbe,

Celui d'oser,

Puis celui d'oser télépenser, d'oser télévivre...

L'avenir est déjà commencé, presqu'invisiblement, à son rythme, tout lentement, pour ainsi dire,

Je n'ai télépensé qu'une fois, une seule et unique fois, il y a si longtemps,

Tout cela est perdu dans la brume de mes souvenirs, mes pensées d'autrefois, mes pensées d'antan...

La première femme fut l'Ève en Afrique.

Elle était noire comme la nuit, la nuit des temps,

Elle était belle, elle était femme,

Elle était fertile et fière.

La deuxième femme est l'Ève d'Asie.

Elle n'est plus noire comme la nuit, la nuit des temps,

Elle est devenue nombreuse comme les grains de sable,

Elle est Chinoise, Indienne, Indonésienne, Japonaise...

La troisième et dernière femme sera l'Ève des Espaces-Temps

Elle sera de nouveau noire comme la nuit, la nuit des espaces sidéraux

Elle sera belle comme toujours, elle sera femme à jamais

Elle sera le fruit de ma descendance

Et de celle de toutes les filles et petites-filles

De la toute première Ève, venue d'Afrique il y a si longtemps...

Charles Millar

(Dédié à Pascaline, Caroline, Sophie et Ariane, ainsi qu'à toutes les autres femmes d'Afrique et d'ailleurs, celles d'à jamais et pour toujours, aussi bien celles qui en sont venues -un jour ou l'autre- ou qui y ont toujours vécu...)