COMMENT ÉCONOMISER LE COÛT D'UNE CHAMBRE À MANIWAKI



Il y a toujours moyen de faire des économies.
J'en ai fait l'expérience il y a quelques années, alors que je dormais dans ma voiture une fois par semaine pour sauver 20 $ de frais de chambre. Cela me permettait de sauver 80 $ par mois, montant important pour qui a de lourdes dettes et compte chaque cent.
En 2009, j'habitais à Déléage, près de Maniwaki, avec mon épouse et nos trois filles. Nous vivions dans la Vallée de la Gatineau depuis 1997. Je travaillais alors à la Commossion scolaire des Hauts-Bois-de-l'Outaouais, comme cadre intermédiaire, responsable des communications et des opérations courantes du secrétariat général.
À l'été 2009, ma femme m'a annoncé qu'elle s'ennuyait à Maniwaki et souhaitait que nous revenions à Gatineau, centre trente kilomètres plus au sud, d'où nous étions arrivés en 1997. Elle a alors entrepris de chercher du travail en ville et a déniché un boulit assez rapidement. Nous avons mis la maison de Déléage en vente et avons loye yne mauson dans le secteur Aylmer de Gatineay, pour une période de douze mois. Nous avons été chanceux et la maison s'est vendue en quelques mois, à bon prix. Le plan de match était que je trouve un emploi à Gatineau moi aussi, assez rapidement, afin que la famille se reconstitue. La recherche d'emploi n'a pas été aussi facile, toutefois, pour toutes sortes de raisons, et ce n'est finalement qu'en 2015 que j'ai pu trouver un emploi à Gatineau. Six années infernales se sont donc écoulées, pendant lesquelles j'ai dû faire la navette, sur la route 105, à raison d'une heure et demi par voyage, entre Maniwaki, la ville où je travaillais, et Gatineau, la ville où ma famille vivait. Essentiellement,  j'étais à Gatineau toutes les fins de semaine et quelques soirées par semaine, le reste du temps étant passé à Maniwaki. Je passais aussi quelques semaubes complètes à Gatineau lors des vacances annuelles.
Ce n'est qu'en 2015 que j'ai pu trouver un emploi comparable à a Gatineau, plus précisément à la Commission scolaire des Portages-de-l'Outaouais. C'est alors que l'enfer des navettes continuelles sur la route 105, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il fasse beau, que ce soit l'automne, l'hiver, le printemps ou l'été, a enfin cessé.
Entretemps, j'ai dû trouver des solutions alternatives pour me loger à Maniwaki lors des nuits que je passais là-bas. J'ai d'abord eu la chance d'être hébergé chez une amie pendant un an, puis chez un couple ami pendant six mois. Le reste du temps, toutefois, soit pendant quatre ans et demi, j'ai eu recours à des chambres louées 20 ou 25 $ la nuit, à Maniwaki ou dans les alentours.
La situation où j'étais entraînait des surcoûts, notamment pour le logement familial, étant donné que nous passions d'une maison rurale à une maison urbaine, avec l'impact que cela comporte pour l'hypothèque et les taxes municipales, entre autres, mais aussi au niveau des frais encourus par l'éloignement entre mon travail et ma maison (essence, logement, nourriture, etc.). Il me fallait donc économiser autant que possible.
C'est alors que l'option de sauter une nuit par semaine s'est imposée, par la force des choses.
Le fonctionnement était simple. Sitôt finie la journée de travail, je mangeais au bureau (à l'aide de plats préparés à la maison et réfrigérés) et je m'occupais ensuite en lisant ou en jouant sur l'ordinateur pendant quelques heures. Après cela, je me dirigeais vers un restaurant-minute de Maniwaki. J'y commandais un grand café que je faisais durer toute la soirée, afin de ne pas être dérangé par le personnel, et je lisais tranquillement. Vers 23 h 30, je quittais le restaurant et prenais la voiture pour me rendre au lieu où je passais la nuit. L'hiver, je prenais soin de mettre la chaufferette au maximum pour que la cabine soit aussi confortable que possible.
J'arrivais à destination, dans un petit coin bien tranquille où personne ne passait jamais. Habituellement, je me mettais juste à l'entrée du vieux cimetière de Maniwaki, à l'extrémité sud de la rue Comeau, en garant la voiture sur le côté du chemin. Je baissais la vitre de la portière du conducteur de quelques centimètres, pour laisser l'air frais entrer librement dans la cabine, et je coupais le moteur. L'hiver, il y avait assez de chaleur accumulée dans la cabine pour assurer au moins quelques heures de sommeil confortable.
Le lendemain, je me réveillais et allais prendre un déjeuner rapide au même restaurant. Ensuite, je me rendais au centre administratif de la commission scolaire, là où se trouvait mon bureau, j'y entrais une heure où deux avant tout le monde, j'enfilais des vêtements propres, je faisais quelques ablutions et j'étais fin prêt à commencer une nouvelle journée de travail, frais et dispos.
Tout cela pour sauver le coût d'une chambre à 20 $ par semaine... Cela peut sembler étrange (et ce l'est peut-être, à vrai dire), mais cela m'a tout de même permis de passer à travers une époque difficile et d'arriver à joindre les deux bouts, malgré les circonstances difficiles.





Commentaires

  1. Belle résilience! Texte très touchant qui m'a permis de mieux connaître mon bel ami Charles!

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