COMMENT MIEUX DÉVELOPPER ÉCONOMIQUEMENT L'OUTAOUAIS

 


L'économie est un sujet important, incontournable, presqu'autant que la politique, même en ces temps de pandémie où les morts s'accumulent partout dans le monde. Québec solidaire est surtout connu pour ses prises de position sur les plans de l'environnement et de la justice sociale, mais l'économie ne peut laisser personne indifférent. La Coalition avenir Québec, un parti de centre-droite, axé sur le développement économique et proche des milieux d'affaires, une formation qui se veut autonomiste et que l'on pourrait qualifier de néo-dupplessiste, a fait de ce sujet l'un de ses principaux cheval de bataille, mais l'économie ne lui appartient cependant pas.

Comment pourrais-t-on concevoir le développement de l'économie en Outaouais, cette région très dichotomique, déchirée entre des régions rurales dont certaines vivent dans un état de grande pauvreté (Pontiac, Vallée de la Gatineau, Papineau) et un noyau urbain plutôt riche et en plein essor démographique. La prochaine campagne électorale provinciale est loin (plus d'un an) et la présente campagne fédérale peut laisser croire que c'e n'est pas le bon moment pour en parler. Ce serait pourtant une erreur de le croire, vu qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire... Voci donc quelques pistes de réflexion, publiées initialement sur une autre plateforme, il y a quelques mois.

 J'aimerais lancer ici des idées éparses qui peuvent peut-être servir de points de départ. Je pense qu'il faut prendre une feuille du cahier de la CAQ-Outaouais et proposer aux gens un projet-phare pouvant plaire à la population. La CAQ-Outaouais a mis de l'avant un projet de 3e hôpital régional, identifiant ainsi un besoin clair de la région à un niveau important, celui de la santé. Cela leur a permis de remporter trois députés sur cinq aux dernières élections. Tant mieux pour eux. Penser à faire quelque chose de semblable n'est pas de l'imitation servile, mais une utilisation intelligente de notre temps. Je proposerais d'y aller en deux temps. L'Outaouais est double et il y a un monde entre le rural outaouais (nos MRC sont parmi les plus pauvres au Québec, sauf pour ce qui est de la MRC des Collines) et le coeur urbain (avec près de 300 000 personnes, Gatineau n'est pas exactement un  pôle de pauvreté mais un centre urbain en plein essor). Je propose donc une approche en deux temps. QS-Outaouais devrait, me semble-t-il, miser sur le développement des filières éolienne et solaire dans les trois MRC rurales les plus pauvres (celles de Pontiac, Vallée de la Gatineau et Papineau), plus (pourquoi pas?) celle des Collines-de-l'Outaouiais, sur le modèle de ce que Québec a réalisé en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent, ave un réseau serré de tours, de lignes de transmission, de chemins d'accès aménagés ou reconstruits, d'usines si possible, etc. Il y aura bien sûr des gens qui vont s'accrocher sur les impacts sur le paysage et sur ceci et sur cela, mais le plus grand nombre des ruraux (je sais de quoi je parle, étant originaire de Maniwaki) vont regarder très favorablement la possibilité de créer de l'emploi, de la richesse (construction du réseau, exploitation, redevances aux fermiers et aux municipalités, production de nouvelle énergie vendable, etc.), sans parler des perspectives de revitalisation rurale et de retour possible de nombreux jeunes incapables de trouver de l'emploi en campagne. En plus, cela capitaliserait sur les préoccupations environnementales de la population outaouaise. Cela combinerit aussi l'attrait d'un monde meilleur au plan environnemental et l'attrait de voir nos régions renforcées et revivifiées. Ça peut être très porteur au plan électoral et constituer pour de nombreux électeurs des portions rurales des circonscriptions électorales de très bonnes raisons de voter autre chose que libéral ou péquiste, comme cela a été le cas jusqu'à maintenant et ce, depuis trop longtemps. C'est ce que je suggère comme projet-phare dans le rural. Pour l'urbain (ainsi que pour la MRC des Collines, à mi-chemin entre le rural et l'urbain), le projet-phare devrait viser une meilleure diversification du tissu économique, très (trop) dépendant de la fonction publique fédérale. Nous devons proposer à la population urbaine des comtés électoraux de l'Outaouais de faire ce que les gens d''Ottawa ont eu l'intelligence de faire, soit se donner un deuxième bassin d'emplois bien rémunérés. Au cours des années écoulées, Ottawa a misé sur la haute-technologie pour créer des dizaines de milliers d'emplois qui sont venus s'ajouter à ceux de la fonction publique fédérale et personne ne s'en plaint aujourd'hui, loin de là. Ottawa marche ainsi sur deux jambes, présentement, au lieu d'une seule. Nous devons faire la même chose et, ici aussi, imiter n'est pas s'amoindrir. Si quelqu'un fait un bon coup, il n'est pas mauvais de faire de même, en s'adaptant à nos propres circonstances, toutefois. Je propose donc de miser nous aussi sur le développement de la haute technologie et de pousser spécifiquement sur la venue de data centers (centres de données), de centres de production de bitcoins et autres cryptomonnaies, de centres d'archivage de données, d'installations dédiées à appuyer le gouvernement fédéral et le gouvernement québécois dans leurs opérations électroniques, d'entrepôts destinés à desservir les besoins matériels de l'industrie électronique déjà existante à Ottawa, bref de prioriser des secteurs de prospection qui semblent un peu négligés, puisque les efforts précédents pour faire venir des usines électroniques n'ont, pour la plupart, donné que bien peu de résultats. Il faut innover et miser sur nos forces, notamment l'abondance d'énergie à bon marché dans la province et dans la région (et, en ce sens, le développement de l'éolien et du solaire dans le rural permetraitt un 'linkage' au moins symbolique entre les deux thèmes proincipaux, pour le rural et l'urbain). Dans les deux cas, la mise en place et l'actualisation, en cas de victoire de nos candidats, de ces thèmes prendront du temps, sans doute plus que la durée d'un mandat, tout comme ce fut le cas pour l'hôpital de la CAQ en Outaouais.

Dans le même ordre d'idées, si QS veut accéder au pouvoir au plan provincial, voire même (on a bien le droit de rêver) faire élire des députés et députées en Outaouais, le parti doit faire des changement dans ses approches. Voici donc des suggestions en ce sens, que ce soit au niveau des publics-cibles et des thèmes à aborder, lesquelles ne sont pas des prises de position officielles de QS, mais des propositions d'ordre personnel, tout comme précédemment.

Il y a des idées é envisager concernant les clientèles que le parti doit cultiver (rural, gens plus vieux, immigrants hors-Montréal, gens d'affaires -pourquoi pas, ils ne sont pas tous de vieux réac-, centre-gauche, péquistes déçus ou désespérés, piquiou passés aux caquistes, etc. PLQ repentants, etc.), ains que les thèmes (développement économique dans les MRC pauvres, diversification économique dans les grandes villes, notamment Gatineau, lutte au néo-duplessisme de centre-droit, lutte au fédéralisme du PLQ, lutte pour la refrancisation de l'agglomération montréalaise -le point faible no. 1 de la CAQ-, sensibilisations aux questions nationales, importance de ne pas se disperser dans des choses futiles (mot en N, binarité, p/matriarcat, bizarreries en tout genre qui définissent le parti aux yeux de trop de gens depuis trop longtemps), nécessité de normaliser le parti, relance de l'écologie en ces temps d'après-Trump -l'anti-changements-climatiques-, nécessité de faire face aux urgences prioritaires comme la pandémie, nécessité d'adapter le programme au goût du jour, tout en restant réaliste et raisonnable (nous sommes trop souvent perçus comme des extrémistes de tous poils, alors que le parti se veut un rassemblement de la gauche en général), nécessité d'être cohérents dans nos attitudes et nos approches (pourquoi voter NPD au fédéral, expliquez-moi)...), nécessité de bien comprendre que les péquistes -dont j'étais- voient encore trop souvent les QSistes -comme des traîtres multiculturalistes à la Trudeau qui veulent tuer leur parti-chapelle en le poignardant dans le dos pour gagner trente malheureux deniers comme des Judas-, nécessité de ne pas se mettre les anglophones à dos en leur parlant d'environnement et de justice sociale -des thèmes auxquels ils sont sensibles-. etc.

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