L'AMÉRIQUE DU NORD MINÉE PAR LES MAUX SOCIAUX

 


L'Amérique du Nord est en train de perdre la guerre économique contre la Chine, ce qui ouvrira inévitablement la porte à une domination politique de ce dernier pays sur l'ensemble de la planète au cours des prochaines décennies.

Pourtant, le plus gros défi de l'Amérique du Nord n'est ni économique, ni politique, il est social. Les maux sociaux qui affligent ce continent sont de loin le plus important handicap, le plus lourd boulet et le plus grand point faible qui l'accablent, que ce soit face à la puissance montante de la Chine, soit au reste du monde. Le pire, c'est que ces problèmes sociaux ne disparaîtront pas demain et nécessiteront des générations de travail avant de pouvoir être résorbés.

Est-il normal qu'en Amérique du Nord,

  • la moitié des mariages se terminent en divorce? Pas vraiment.
  • les taux de criminalité dépassent tout ce qui se fait ailleurs? Pas vraiment.
  • la consommation de drogue est si répandue que les overdoses sont devenues l'une des principales causes de mortalité dans une certaine classe d'âge aux États-Unis? Pas vraiment.
  • les comportements sexuels deviennent de plus en plus surprenants et hors-normes, avec des pratiques  non-traditionnelles de plus en plus acceptées, comme l'échangisme ou les mariages ouverts? Pas vraiment.
  • l'individualisme est devenu une valeur incontournable et centrale dominant toutes les mentalités? Pas vraiment.
  • les libertés individuelles semblrent plus importantes aux yeux de la majorité des gens que le sens des responsabilités? Pas vraiment.
  • le taux de natalité est tombé si bas que la population ne peut plus se renouveler d'elle-même? Pas vraiment.
  • La course aux biens matériels est plus importante que tout et sert à excuser, autoriser et permettre tous les écarts et les abus? Pas vraiment.
  • la culture populaire est de plus en plus toxique, trop superficielle, trop peu imaginative, trop obsédée par la violence facile, l'argent facile, le sexe facile, trop portée sur le matérialisme et l'individualisme? Pas vraiment.
La liste est longue et pourrait être allongée encore davantage. Ce n'est pas l'argent qui manque en Amérique du Nord: il y en a partout . C'est de fait l'endroit le plus riche au monde et ce, pour encore plusieurs années. Ce ne sont pas non plus les problèmes politiques qui priment, sur ce continent. Non, là où le bât blesse, c'est au niveau social, plus précisément au niveau des opinions, des tournures d'esprit, des priorités, des choses considérées socialement acceptables, des valeurs, des rêves et des attentes.

C'est en getme depuis des années, mais l'on s'en rend compte compte maintenant. Un continent où circulent des affirmations aussi délirantes que celles véhiculées par le phénomène QAnon n'est pas un continent qui se porte bien. Ce n'est pas simplement une question de démocratie mise en péril par des attitudes autoritaires. C'est aussi, possiblement surtout, une question de cohérence, de cohésion sociale, de crédibilité et de simple santé mentale.

Il semble que les désirs deviennent plus importants que les réalités, pour une frange de plus en plus importante de la population nord-américaine, notamment celle vivant aux États-Unis. Un président incapable d'accepter la réalité d'une défaite électorale, c'est une chose. Des dizaines de millions d'Américains qui se montrent tout aussi peu capables d'accepter des réalités désagréables, c'est une autre chose et c'est bien plus dangereux. Cela fait raussi éfléchir sur ce qui ne tourne pas rond sur ce continent..

En Amérique du Nord, les gens ont surtout peur d'une chose: ne pas être comblé et être frustré. Entendre des choses déplaisantes, en voir, en envisager, c'est souvent trop rebutant et cela nous prend à rebrousse-poil. Mieux vaut vivre dans une illusion plaisante qu'accepter une réalité déplaisante, semblent penser trop de gens, bien que la seconde attitude à ceci de bon qu'elle ouvre au moins la porte à une recherche de solution. Il est préférable de savoir que quelque chose ne fonctionne pas ou ne correspond pas à nos vieux, puisqu'ainsi, on peut envisager des gestes ou des actions pour renverser la vapeur et atteindre ses buts.

Bien des facteurs expliquent ce regrettable état de fait. La division du monde en deux camps bien tranchés: le bloc capitaliste et démocratique, paradis de l'individu entièrement libre, et le bloc communiste et totalitaire, pardis du travailleur triomphant, y a beaucoup contribué. Après la Deuxième guerre mondiale, a commencé une longue campagne de promotion des libertés individuelles. Pendant des générations, on a répété et répété que nous sommes des gens libres, vivant dans des pays libres, aptes à faire tout ce qu'ils veulent, puisque nous sommes des individus libres, pas des robots sans cervelle comme ceux du bloc communiste.

À force de l'entendre, nous avons fini par y croire. La notion de l'individu et d'une liberté sans limite s'est répandue partout en Amérique du Nord, au point de devenir exagérée et excessive. Non, nous n'avons pas tous les droits et, non, être un individu, ce n'est pas une panacée en soi. Nous en sommes au point où être un individu est plus important que vivre en société et que nos communautés ne sont plus vraiment des communautés mais des collections d'individus indifférents les uns aux autres. Nous sommes centrés sur nos libertés et ne pensons plus à celles des autres.

Il n'y a pas que cela. La révolution sexuelle des années 60, entreprise pour élargir la liberté de l'individu au plan sexuel, a aussi joué un grand rôle. Il faut rappeller qu'elle s'est produite en Amérique du Nord, surtout aux Éttas-Unis, mais aussi, bien qu'à un niveau moindre, au Canada et en Europe occidentale. Elle n'a pas eu lieu en Afrique noire, dans les pays arabes, en Amérique latine, en Chine, en Inde, etc. C'est typiquement quelque chose d'occidental et, plus précisément, d'américain. On commence à peine à se rendre compte des catastrophes sociales qui ont été provoquées et qui continuent de l'être par cette révolution des moeurs. Le plus surprenant, c'est que nous ne sommes même pas consceints que le reste de l'humanité nous retarde avec un mélange de curiosité, d'inquiétude et de dégoût. Sur ce plan, il faut dire que les choses ne s'améliorent pas, mais se dégradent de décennie en décennie.

Il y a aussi la dégénérescence sociale engendrée par l'accumulation des biens matériels et le succès économique remporté par l'Amérique du Nord. On dit que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument. Sur le même modèle, on pourrait dire que la richesse est corromptrice, surtout si elle est le fait d'une société qui se cherche, qui a rejeté ses certitudes religieuses et ses convictions morales, qui ne sait plus quoi penser, ni quoi croire, et qui ne sait même plus comment vivre.

Il faudra faire bien du chemin pour reconstruire la société nord-américaine. Cela prendra un grand nombre de générations et une patience exemplaire, tant la tâche est lourde.

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