BLANCHET-BASHING

 


Décidément, les choses se compliquent pour Justin Trudeau, actuel premier ministre d'un gouvernement minoritaire.

L'animatrice du débat en langue anglaise tenue hier, une immigrante, pensait faire un grand coup en assénant une question-piège au chef du Bloc québécois, Jean-François Blanchet, et en laissant supposer, par la formulation de sa question, que l'ensemble des francophones canadiens, des  Canadiens français et/ou des Franco-Québecois sont une bande de petits salaups de racistes, un thème fréquent chez les immigrants vivant au Canada anglais.

M. Blanchet a assumé le coup et s'est défendu tant bien que mal de cette accusation de plus en plus commune en Amérique du Nord et représentant les pensées secrètes des Canadiens anglais à l'endroit de leurs compatriotes de langue française. L'ensemble de la classe politique canadienne et québécoise a vigoureusement contre-attaqué en faisant savoir à l'animatrice qu'elle se trompait radicalement et qu'elle a, par sa propre faute, manqué une belle occasion de se fermer le clapet.

L'incident est clos et a été bref, mais il est révélateur de bien des choses: 1) ce que pensent tout bas nombre de Canadiens anglais, 2) ce que disent tout haut nombre d'immigrants anglophones, afin de bien paraître aux yeux de leurs concitoyens, 3) ce qu'il en est de l'actuelle campagne électorale fédérale, de plus en plus personnalisée et sale, à l'image de ce qu'il advient des campagnes américaines, avec des clivages grandissants entre les groupes, malgré le caractère britannique, donc plus réservé et plus soucieux des apparences, de la population canadienne-anglaise en général, et 4), surtout, l'état des choses pour l'équipe libérale fédérale.

M. Trudeau, connu pour ses selfies à répétition et pour ce qu'il pense être le secret de sa première campagne victorieuse (les fameuses sunny ways), connu aussi pour son nom de famille, son père étant une personne dont l'histoire se souviendra peut-être davantage comme Le Très-Condescendant que comme le Très-Brillant, si tant est qu'il fut réellement si brillant que cela, connu également pour son rêve d'un Canada post-national où toutes les nations canadiennes auront été arasées, rabotées et éliminées, mêmes les toutes premières (les Amérindiens) et même la deuxième (nous), afin que tous et toutes les Canadien-nes deviennent des individus ayant chacun le même rêve, les mêmes moeurs, la même pensée, la même langue (devinez laquelle) et les mêmes conceptions, deviendra peut-être un jour le premier chef de gouvernement canadien dont l'on se souviendra comme le Maître des Voies Obscures. René Lévesque en sourira du fond de sa tombe...

Certains appellent cela la revanche de l'Indien, d'autres, une justice poétique.

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