DE LA VALLÉE DES VOLCANS À LA TERRE DE FEU



Il y a quelque chose d'infiniment et de délicieusement poétique de se rendre soudainement compte que la plus grande aventure humaine, le peuplement de cette planète-ci, a commencé dans la vallée des volcans il y a plusieurs millions d'années, pour prendre fin à la Terre de Feu il y a plusieurs milliers d'années...

Le peuplement de la Terre, on le sait maintenant, ne s'est pas fait d'un seul jet, mais progressivement, par à-coups, par déplacements graduels, en individus, en petits groupes, en clans, en peuples, de proche en proche, avec sûrement de longues pauses et des retours en arrière, du genre : deux pas en avant, un pas en arrière, etc.
La nature exacte du point de départ de cette aventure n'est pas très claire. Il semble que cela se trouve plus ou moins en Afrique orientale et méridionale, le long de la vallée du Rift, soit en gros de l'Érythrée (au nord) à la République sud-africaine (au sud). C'est surtout une contrée de savanes, loin de la jungle dense et moite du bassin congolais, mais c'est aussi le centre d'activités volcaniques intenses, le long de cette zone de fracture de l'écorce terrestre. Le Rift, en quelques mots, c'est une grande zébrure de feu tout au long de l'Afrique, une longue cicatrice sur le visage du premier des continents humains.
Les premières colonisations ont sûrement pris place un peu partout sur ce continent, très lentement. Les humains vivaient alors de chasse, de pêche et de cueillette. Leurs descendants directs vivent encore en petits groupes dispersés (Pygmées, Hottentots, Bochimans, etc.). En Afrique, les premiers agriculteurs ont été les Bantous, originaires d'Afrique de l'ouest, en gros le secteur allant du Sénégal au Cameroun. De là, ils ont conquis pacifiquement tout le centre, l'est et le sud du continent noir, créant leurs champs entre les forêts des premiers peuples, réduisant ceux-ci à des territoires forestiers de plus en plus petits.
Avant l'avancée des Bantous, toutefois, les premiers peuples ont conquis pacifiquement, eux, de grands territoires vides de toute vie humaine, le Moyen-Orient d'aujourd'hui, puis le sous-continent indien, puis le Sud-Est asiatique, puis le continent australien, la Nouvelle-Guinée et les îles de Mélanisie, dans le Pacifique. Leurs descendants d'aujourd'hui, tous classés esthno-linguistiquement comme peuples négroïdes, sont dénommés Négritos, Veddas, Papous, Mélanisiens, Aborigènes, Ils vivent en petits groupes, dispersés, au Yémen, au Sri Lanka, aux Philippines, en Malaisie, en Indonésie, en Nouvelle-Guinée, en Australie, aux îles Somonon, aux îles Fidji, etc.
Ensuite, est venue une nouvelle vague de peuplement, sur les traces de la précédente, en commençant par le Moyen-Orient, principale porte de sortie de l'Afrique, via la vallée du Nil qui conduit directement aux Grands lacs d'Afrique centrale. Toutefois, cette vague est différente, car elle est sans doute constituée de migrants en plus grands nombres ou voyageant plus lentement. Elle engendre deux grandes sous-vagues, une montant vers le nord-ouest (l'Europe) et une vers le nord-est (Asie orientale). Ces vagues secondaires sont différentes et engendrent des sous-peuples, des peuples et des groupes de peuples de plus en plus complexes. Entre autres, les Indo-Européens colonisent à la fois, progressivement, les plaines du nord de l'Inde, les plateaux d'Iran, les steppes de la mer Noire, les forêt d'Europe centrale et occidentale, etc. Les Basques, installés en Europe avant eux, sont repoussés vers les Pyrénées. Finlandais, Estonies et Hongrois, partis du nord de la Russie et de Sibérie, s'introduiront en Europe. Tout est très complexe et difficile et déchiffré, surtout en ce qui touche les nomades, mobiles et peu enracinés, comparativement aux peuples connaissant l'agriculture, formant des sociétés denses et nombreuses. Le scénario est un peu semblable en Asie, les Birmans et les Chinois étant probablement issus des plateaux tibétains, tandis que les Japonais proviennent sans doute des îles petites îles situées au nord-est de Taiwan et que les Malais de Malaisie (et de Madagascar) descendent de peuples qui étaient installés sur cette île de Taiwan et qui se sont projetés sur tout le sud-est de l'Asie, puis, transformés en Polynésiens, sur la plus grande partie du Pacifique, jusqu'à la Nouvelle-Zélande (Maoris), l'île de Pâques (Pascuans) et Hawaii (Hawaiiens).
Il faut noter que la couleur de la peau a changé autour de cette époque, au cours des millénaires et dizaines de millénaires qui s'écoulent au long de cette lente, très lente migration des peuples au cours de l'histoire. En montant vers l'Europe et l'Asie orientale, les premiers humains n'ont plus besoin d'avoir autant de mélamine dans leur peau et celle-ci s'éclaircit très progressivement, prenant une teinte rosâtre en Europe, jaunâtre en Asie, formant ainsi des groupes qui ont longtemps été considérés comme des 'Blancs' et des 'Jaunes', mais qui n'en sont pas réellement, les Blancs étant en fait recouvert d'une peau d'une couleur crème délayé et les Jaunes, ayant un ton à peine plus sombre.
Ajoutant, dans l'histoire du peuplement humain de notre planète, la troisième du système solaire en matière d'éloignement par rapport au Soleil, que le dernier chapitre doit être abordé, celui de la première colonisation des Amériques, faite par ceux qui sont aujourd'hui appelés des Amérindiens et qui ont précédé les Européens de plusieurs millénaires.
Les peuples en question proviennent du nord-est de l'Asie et se sont introduits en Amérique du Nord par le détroit de Béring. Ils se sont répandus lentement dans tous les coins et recoins de ce continent, puis se sont engouffrés dans l'entonnoir mexicain, son prolongement centro-américain et son débouché sur le nord de l'Amérique du sud. De nouveau, les peuples se dirigent dans tous les sens, occupant toutes les niches écologiques disponibles, de l'Amazonie aux vallées s'insérant entre les cordillères des Andes, ainsi que dans les plateaux et les plaines du Brésil, se dirigeant vers le sud. Il y a autour de 6 000 ans (ou plus), ils arrivent tout au bout de la Patagonie, sur la Terre de Feu, ainsi appelée à cause des feux créés par les Fuégiens pour attirer les navires européens près de la côte et provoqués volontairement des naufrages, sources d'enrichissement matériel (comme quoi la créativité ne date pas d'hier...).



Il est un peu curieux que c'est justement au moment où l'humanité commence à quitter sa planète d'origine que les circonstances du peuplement de celle-ci se dévoilent peu à peu et sortent des ténèbres du passé. Ces ténèbres, vus de l'espace, ne sont pas perceptibles et ne viennent pas pas voiler la vue des occupants de la Station spatiale internationale, première implantation semi-permanente de la Première frontière spatiale. Cette frontière est constituée schématiquement des hautes couches de l'atmosphère, de la Lune et de Mars, c'est-à-dire les endroits les plus facilement accessibles à la colonisation extra-terrestre (les vrais extra-terrestres sont en fait, tout simplement, les gens qui vivent sur une base régulière et permanente en-dehors de l'atmosphère terrestre (ce ne sont donc pas, il va sans dire, les reptiliens pédo-satanistes qui, à en croire certains, ont récemment pris possession des leviers de commande du gouvernement américain...).

L'aventure humaine : des volcans d'Afrique aux glaciers de la Terre de Feu d'Amérique du Sud, puis des spatioports d'aujourd'hui aux astres froids tournant autour du Soleil, gigantesque boule enflammée et radiante, rongée par une fournaise nucléaire infernale, accrochée au firmanent céleste, telle une chaude ampoule géante qui éclaire le salon formant l'espace intérieur du système solaire, notre future première maison spatiale...

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