JOSEPH FACAL SE RÉVEILLE
Ce qu'affirme Joseph Facal, dans une édition récente du Journal de Montréal, fait plaisir à voir. Après avoir enfin compris que le Parti québécois est en danger de mort, il cherche des alternatives. Plusieurs ont fait le même parcours, dont l'auteur de ce texte. Il y a présntement trois partis indépendantistes au Québec, en tenant compte du Bloc québécois, quatre en comptant aussi Climat-Québec, pâle copie de Québec solidaire. Il y avait aussi Option nationale, une formation qui s'est fondue dans QS et y est devenue un collectif interne.
M. Facal compare QS et le PQ et trouve que le PQ est mieux. Cela peut se comprendre assez facilement, étant donné le parcours de M. Facal, ancien ministre péquiste. À la différence de François Legault, premier ministre du Québec, lui aussi un ancien ministre péquiste, il est ardemment indépendantiste et met son idéal au-dessus des réalités électorales. M. Legault aime le pouvoir et y est revenu de la façon la plus rapide qui soit, tout en restant conforme à des idées, via la formation d'un parti de centre-droite, proche des milieux d'affaires, conservateur mais nationaliste modéré, proposant un autonomisme rappelant celui de Maurice Duplessis. La CAQ, c'est l'Union nationale, moins le catholicisme.
Le PQ, pour sa part, c'est le parti de René Lévesque, social-démocrate et ouvert sur le monde, républicain, puisqu'il aspire à la formation d'une république indépendante, liée au monde nord-américain par des accords commerciaux. M. Facal semble commencer à réaliser qu'il va devoir se détacher du PQ et trouver un autre havre. Il jete un oeil sur QS et le trouve insuffisant, inadéquat, pas l'égal du parti dont il est fier et dont il est membre. Tout cela est bien normal et compréhensible.
Cela montre que QS, après une traversée du désert assez longue, bien plus longue que la lune de miel de la Coalition avenir Québec, au pouvoir depuis 2018, commence à être perçu comme une alternative valable au parti au pouvoir. Le Parti libéral du Québec est perçu, chez les francophones, comme le parti qui représente les anglophones, le porte-voix semi-officiel des Anglo-Québécois et de plusieurs Néo-Québécois, mais de moins en moins de Franco-Québécois.
L'avenir à long terme du PLQ n'est probablement pas aussi brillant que ce qu'espère sa cheffe, Dominique Anglade. Cette formation deviendra sans doute l'équivalent d'un parti politique finlandais existant actuellement, représentant les Finlandais d'expression suédoise, la Suède étant l'ancienne puissance coloniale de ce pays, avant l'époque où c'était un grand-duché qui faisait partie de l'empire des tsars. Pour ce qui est du PQ, son nouveau chef fait des efforts louables, certes, mais plusieurs doutent de plus en plus de ses chances de redonner un nouveau souffle à cette formation abattue par deux référendums perdus, dont un qui a été carrément volé, en 1995, par un gouvernement fédéral qui n'a même pas observé ses propres règles et qui, notons-le, car c'est important, évite soigneusement, depuis des décennies, de présenter le Canada pour ce qu'il est réellement, soit un royaume britannique.
Le Canada, ce n'est pas une confédération. C'est un royaume, une partie intégrante d'un empire britannique, une entité chapeautée par une dame charmante, il est vrai, mais londonnienne de résidence. C'est une démocratie, oui, incontestablement, mais fondée sur la violence d'une conquête et sur l'asservissement d'un peuple, la nation canadienne-française, s'étalant sur rien de moins qu'un quart de millénaire...
Le Canada fait penser à la Nouvelle-Zélande, elle aussi un royaume britannique faisant partie de l'Anglosphère. Ce pays, aujopurd'hui pacifique, bien plus que son grand voisin australien, a été créé par le biais d'une conquête militaire, assez sanglante et longue, s'étalant sur des décennies, et établi lui aussi sur l'asservissement des Maoris, un peuple d'origine polynésienne. Les Australiens, eux, n'ont pas conquis les Aborigènes, autochtones de leur contrée, ils se sont contentés de les repousser peu à peu vers l'intérieur de ce pays-continent, hors de vue et réduits à l'impuissance. Les Tasmaniens, par contre, isolés sur une île relativement petite, n'ont pas eu cette chance, tout comme les Béothucks canadiens, et ils ont disparu presque complètement.
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