PLAN B POUR UNE ÉVENTUELLE ACCESSION À L'INDÉPENDANCE

 


Les îles Anglo-Normandes (incluant les deux principales, Jersey et Guernesey) sont situées juste à l'ouest de la péninsule du Cotentin, en Normandie, et, curieusement, juste au nord de Saint-Malo, le port breton d'où est parti le découvreur Jacques Cartier en 1534. L'histoire est une roue...


Dans le dossier d'une éventuelle accession à l'indépendance du Québec, Québec solidaire, en tant que parti politique prônant la souveraineté du Québec, dispose déjà d'un plan A, publié dans le programme du parti, accessible via l'Internet. Cela dit, la réalisation d'un plan B ne peut faire de mal.

Voici donc une possibilité allant en ce sens. Un processus d'accession à l'indépendance impliquerait nécessairement:

1) le Canada (actuellement un royaume britannique) et

2) le Québec (actuellement une province britannique), comme parties directement concernées, mais aussi

3) le Royaume-Uni, domicile de la cheffe d'État du royaume canadien, la reine Élisabeth II, et

4) la France, pays d'origine de la majorité de la population québécoise. 

L'implication de la France, en pratique comme en théorie, constitue une nécessité. L'éventuelle mise en place d'un débouché océanique pour le Québec, à travers le golfe du Saint-Laurent, par la délimitation d'un corridor bien marqué passant entre l'île du Cap-Breton et l'île de Terre-Neuve, implique la tenue de négociations entre toutes les parties prenantes, dont évidemment la France, pays qui possède l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, dernier vestige de la Nouvelle-France en terre américaine, là où vivent aujourd'hui quelques milliers de ressortissants de l'Hexagone. La création d'un tel couloir entre l'archipel québécois des Îles-de-la-Madeleine, au centre du golfe, et l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, à la sortie orientale du détroit séparant les îles du Cap-Breton et de Terre-Neuve, est tout simplement indispensable pour assurer à une république autonome québécoise le libre accès aux eaux océaniques internationales.

Dans le cadre de telles négociations, la France pourrait consentir à céder l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon au Québec, en contrepartie d'une monnaie d'échange provenant de la couronne britannique. Ce pourrait, par exemple, prendre la forme de l'archipel des îles Anglo-Normandes, composées de deux unités administratives (bailiwicks) relevant directement de la couronne britannique. Rappelons que la famille royale britannique est chapeautée par une charmante dame de 95 ans vivant à Londres.

Il faut aussi souligner que, dans le système politique britannique, l'Écosse, le Pays de Galles, l'Irlande du Nord et l'Angleterre constituent quatre 'pays' distincts formant ensemble le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. En plus de ces quatre territoires, l'archipel britannique compte deux autres territoires, appartenant personnellement à la reine Élisabeth II, soit l'île de Man (entre l'Irlande et l'Angleterre) et les îles Anglo-Normandes, au large de la péninsule du Contentin (Normandie). Ces deux territoires ne font pas partie du Royaume-Uni à proprement parler. Dans le cas des îles Anglo-Normandes, il s'agit en fait d'un reliquat de la conquête de l'Angleterre par les Normands, il y a déjà de cela plus d'un millénaire.

Toute l'opération pourrait donc prendre la forme d'un genre d'échange: la République française donnant au royaume britannique (plus précisément à une éventuelle République autonome québécoise) la collectivité d'outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon, la reine (ou son successeur éventuel) donnant en retour les deux bailiwicks anglo-normands à la République française, en guise de monnaie d'échange. Il s'agirait donc en quelque sorte d'un troc.

Incidemment, une telle chose constituerait également une manière assez élégante d'apporter une clôture à des événements remontant à fort loin: la conquête du royaume anglais par une portion du royaume de France en 1066, suivie plusieurs siècles plus tard de la conquête d'une portion du royaume de France par le royaume d'Angleterre en 1759...

Ainsi va la vie.




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