INDUSTRIALISATION: L'EXEMPLE BÉNINOIS

 

Le vêtement est un produit de base qui représente une bonne partie du commerce mondial et crée des millions d'emplois à travers le monde. Le continent qui, présentement, domine largement cette industrie, c'est l'Asie, surtout grâce à la Chine, mais ausi à l'Inde, le Bangladesh et le Vietnam, entre autres.

L'Afrique ne représente emcore qu'une infime fraction de ce fructueux commerce. Pourtant, son potentiel est immense. Plusieurs pays ont entrepris de se lancer dans l'industrie du vêtement en transformant leurs matières premières sur place, afin d'augmenter la valeur ajoutée de leurs exportations. C'est par exemple le cas du Bénin.

Ce tout petit pays d'Afrique de l'Ouest est peuplé d'une douzaine de millions d'habitants et son économie est essentiellement agricole, avec des cultures de subsistance, ainsi que le coton, cultivé dans le nord et exporté tel quel. Le gouvernement béninois, conointement avec le secteur privé, a élaboré le projet de transformer en vêtements l'ensemble de sa production de coton, à partir d'usines implantées dans un nouveau parc industriel situé dans le sud du pays, entre la petite bourgade d'Allada et la ville universitaire d'Abomey-Calavi, le long de la route nationale qui parcoure tout le pays, du nord au sud, entre le fleuve Niger et l'océan Atlantique.

Acheminé du nord, le coton sera transformé en chemises, pantalons et autres pièces de vêtement, dans la gigantesque zone industrielle de Glo-Djigbé, dont la première phase occupera une superficie de 1 640 hectares. Les produits finis seront ensuite amenés vers le port de Cotonou, la métropole économique, pour être exportés par la mer. Ce projet d'envergure touchera aussi la transformation d'autres produits agricoles comme la noix de cajou, l'ananas, etc., dans le cadre d'une démarche de grande envergure, étalée sur un horizon de plusieurs années.

En tout, il est estimé que 300 000 emplois seront éventuellement créés, via l'implantation de centaines d'usines, d'ateliers et d'unités de production de tout genre. Une trentaine de manufactures sont déjà en place et le développement se poursuit. Le projet prévoit aussi l'aménagement d'un nouvel aéroport international à proximité et la construction d'une ligne de chemin de fer. Il y aura aussi la création d'entrepôts, de services administratifs et techniques (électricité, énergie, eau, traitement des effluents), de centres logistiques pour les camions, etc.

Présentement, 85 % de la population du Bénin vit de l'agriculture. À terme, la zone industrielle de Glo-Djigbé permettra à l'économie béninoise de passer à la vitesse supérieure, par le biais d'une industrialisation impulsée localement, grâce aux ressources disponibles sur le territoire national, ainsi qu'à un exemplaire esprit de coopération entre les instances gouvernementale et le secteur privé.

Le cas du Bénin n'est pas unique sur le continent africain. Beaucoup d'autres pays misent sur l'industrie du vêtement pour développer leur économie, dont l'Éthiopie, par exemple, mais le cas béninois montre ce qu'il est possible de faire lorsque tous les acteurs décident de marcher dans la même direction.

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