RENAISSANCE RURALE

 



Essentiellement, le projet Renaissance rurale vise à régler deux problèmes en même temps, avec un concept qui permet de faire d'une pierre deux coups.

Les deux problèmes sont les suivants: A) la présence d'une population croissante de personnes sans emploi et sans abri dans les milieux urbains du Québec, avec plusieurs problèmes sociaux (drogues, alcool, etc.), ces personnes étant essentiellement à la charge de l'État québécois (bien-être social, subventions aux refuges et aux soupes populaires, etc.), et B) la présence de plusieurs terres en friche, déjà cultivées mais aujourd'hui abandonnées, dans un contexte de précarité de la relève agricole et de dévitalisation de plusieurs milieux ruraux.

Enssentiellement, donc, il y a, d'un côté, une population apte à travailler mais sans emploi et, de l'autre côté, un grand nombre de terres agricoles cultivables mais sans personne pour les cultiver. La solution évidente, c'est de faire en sorte que les gens pouvant travailler et les terres pouvant être travaillées puissent se combiner pour devenir un actif, plutôt qu'un passif, grâce à une intervention bien planifiée.

Deux acteurs sont essentiels: le milieu agricole, représenté par l'Union des producteurs agricoles, et le gouvernement québécois, représenté par les ministères concernés. Un organisme sans but lucratif pourrait possiblement être créé pour piloter tout le projet, et devenir membre de l'UPA.

La formule de base est simple. Les personnes sans abri seraient incités à participer à ce projet, possiblement par une bonification temporaire de leur versement de bien-être social. Un bassin de participants serait constitué. L'idée s'inspire d'un milieu de vie de style communal, genre 'kibboutz'. Une coopérative de producteurs agricoles serait légalement constituée, selon une formule d'organisme à but non lucratif, et servirait d'encadrement économique. Les participants seraient membres et employés de la coopérative et disposeraient d'un certain nombre de sièges au conseil d'administration. La coopérative serait membre de l'UPA régionale.

La coopérative serait le coeur d'un milieu de vie comprenant un centre communautaire (cuisine, salle à mangeer, salle de jeux, salle d'activités diverses, bibliothèque, etc., ainsi qu'un certain nombre de résidences et de bâtiments de fermes, l'ensemble formant un petit hameau. Les résidences pourraient être de type temporaire les premières années, le temps de bâtir des bâtiments intergénérationnels, conçus dès le départ comme aptes à héberger trois générations (parents, enfants, grands-parents) sous un même toit.

Les membres-employés vivraient dans le hameau sur une base quotidienne et iraient travailler dans les champs possédés par cette coopérative. Le travail communautaire en milieu agricole, dans un environnement naturel et apaisant, devrait faciliter l'abandon des mauvaises habitudes liées à l'alcool et aux drogues. L:'ambiance serait aussi propice à l'apparition de couples et à la formation éventuelles de familles avec enfants. La communauté deviendrait alors un milieu vivant.

Le transport des employés aux lieux de trav ail, ainsi que des enfants vers l'école la plus proche, serait assuré en recourant aux compagnies de transport scolaire qui ont des contrats avec les centres de services scolaires des régions concernées. Un autobus pourrait ainsi quitter le hameau au matin, aller déposer les enfants à l'école, puis aller déposer les travailleurs aux champs. Le retour des employés et des élèves se ferait de la même manière.

L'UPA aurait pour tâche initiale de faire connaître le projet au milieu agricole en général, puis d'identifier quelles sont les terres en friche dans un secteur donné et rencontrer les personnes qui en sont propriétaires et qui pourraient vouloir s'en débarrasser. Pour donner un exemple concret, il existe en Haute-Gatineau, entre Maniwaki et Mont-Laurier, le long de la route provinciale 107, au nord du village d'Aumond, un lieu où se trouvait autrefois un village, Saint-Cajetan. Il n'en reste de nos jours qu'un cimetière portant le nom du village abandonné, ainsi que quelques vieilles maisons d'habitants, inoccupées. Le chemin d'accès à l'une de ces maisons est fermé par une chaîne et un cadenas, signe que la propriété appartient probablement aux descendants de la famille originelle.

Cette famille acquitte vraisemblablement les taxes municipales liées aux terres en question. Il se pourrait donc que ladite famille accepte de se débarrasser de la charge de ces terres à un coût modique, voire symbolique, possiblement en ne conservantt que l'espace entourant immédiatement la maison ancestrale comme telle. L'acquisition progressive des terres nécssaires au succès du projet permettrait d'étudier leur disposition géographique, en vue d'dentifier un lieu central, de préférence près d'un lac ou d'un cours d'eau, afin d'être l'emplacement du futur hameau.

Chaque hameau pourrait comporter une centaine de participants, chaque hameau étant organisé en coopérative opérant sur le territoire d'une municipalité. Chaque hameau pourait être désigné sous une appelation évoquant le projet de la Renaissance rurale (Hameau de la Renaissance?). Sur un horizon de dix à vingt ns, il pourrait y avoir des dizaines de ces hameaux sur tout le territoire québécois. Les milieux ruraux seraient revitalisés par la présence de milliers de personnes additionnelles, ce qui serait bénéfique aux commerces et restaurants locaux. De même, les écoles bénéficieraient de la venue d'élèves additionnels.

Le but est de faire en sorte que la coopérative arrive éventuellement à atteindre un niveau de rentabilité lui permettant de financer ses activités et son développement, sur une base annuelle. Idéalement, les employés recevraient éventuellement un salaire entièrement assumé par la coopérative, éliminant ainsi la nécessité de leur verser des montants de bien-être social. Les personnes impliquées deviendraient alors des citoyens productifs, des contribuables et non plus des assistés. De même, la coopérative, en tant que personne morale, serait aussi sujette à l'imposition municipale, provinciale et fédérale. En d'autres mots, les personnes physiques et morales impliquées deviendraient des entités contribuant à la collectivité au lieu d'être à la charge de la collectivité, comme c'est le cas actuellement.

La réalisation d'un tel projet nécessiterait probablement la création d'un projet-pilote, sur une durée d'un an, du 1er janvier au 31 décembre, afin de voir comment se déroule les choses et d'identifier les correctifs à apporter. Les résultats financiers seraient aussi étudiés. Si l'expérience se révélait positive, il pourrait être envisageable de répéter la formule dans l'ensemble des régions administratives du Québec.

Dans le cas du projet-pilote, pour faciliter les choses, il pourrait être souhaitable de se concentrer au début sur un seul type de culture, possiblement en serre, afin de palier aux aléas du climat. Au fur et à mesure des années suivantes, la surface cultivée en serre et en champs pourrait être augmentée, tandis que la variété des plantes cultivées s'accroîtrait, tout comme la gamme des équipements nécessaires.

Le hameau, particulièrement les bâtiments d'habitation et de services, ainsi que les serres, pourrait être équipé progressivement de panneaux solaires et d'éoliennes, de façon à ce qu'il puisse générer sa propre électricité. En cas de surproduction, le surplus serait écoulé sur le réseau d'Hydro-Québec. 
À l'inverse, en cas de production insuffisante, le réseau serait à même de pouvoir combler la différence.

Par ailleurs, il serait possible, dans un second temps, de combiner ce projet visant les sans abri des milieux urbains à des populations migrantes, dans le but de contrer le déclin démographique de la province. Cela permettrait au projet de faire d'une pierre trois coups. Beaucoup de pays africains francophones sont en train de s'industrialiser, avec des populations rurales, vivant d'agriculture et d'élevage, qui se déplacent vers des parcs industriels. Un pays comme le Bénin, par exemple, dont 80 % de la population totale vit d'agriculture et d'élevage, connaît un développement prononcé, avec notamment un méga-parc industriel appelé à abriter 300 000 employés d'ici quelques années.

Il se pourrait que plusieurs Africains vivant en milieu rural soient intéressés à venir s'établir au Québec et de vivre dans des communautés semblables aux hameaux de la Renaissance. Ce pourrait devenir un autre volet du projet, avec des hameaux peuplés de migrants africains qui viendraient eux aussi revitaliser les milieux ruraux grâce à leurs activités économiques et grâce aussi à leurs enfans qui seraient scolarisés dans les écoles des municipalités voisines. L'intégration de ces populations migrantes se ferait tout naturellement, au fil des générations.


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PLUS:  @charles.millar3 (X-Twitter)


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