EN CAS DE SÉCESSION...
En cas de
sécession, le Québec aurait l'obligation d'assumer 23 % de l'actif et 23 % du
passif du Canada.
Le passif,
essentiellement, c'est la dette fédérale. Nous aurions donc à endosser 23 % de
cette dette. 23 %, c'est aussi l'ensemble des biens détenus par le gouvernement
fédéral, qu'il s'agisse de bâtiments ou de terrains. Le Québec serait donc en
droit de réclamer 23 % des terres fédérales du Canada, c'est-à-dire les
territoires non municipalisés des provinces et des territoires fédéraux.
Il suffit
de regarder une carte attentivement pour se rendre compte que ce 23 % inclut
davantage que la superficie totale des terres de la Couronne au Québec
(réserves indiennes, bases de l'armée canadienne, voie maritime du
Saint-Laurent, terres publiques et non municipalisées du Québec), incluant les
territoires du nord québécois allant jusqu'au détroit d'Hudson. Il suffit aussi
d'un regard sur la carte pour voir que le Québec est entièrement enclavé sur le
territoire nord-américain, sur tous les côtés, et ne dispose d'aucun accès
direct à la haute mer.
Les quatre
issues possibles vers la mer sont contrôlées par des terres fédérales (entre
l'île de Baffin et le Labrador, entre le Labrador et Terre-Neuve, entre
Terre-Neuve et l'île du Cap-Breton, entre cette île et le continent). Cet
enclavement géographique est réel au plan maritime, mais aussi au plan aérien.
Un vol entre Montréal et Paris doit nécessairement et obligatoirement passer
par l'espace aérien canadien.
Les
conséquences de cet état de fait sont multiples. En cas de volonté
sécessioniste confirmé par voie référendaire, les négociations entre le Québec
et le Canada impliqueraient des échanges sur le 23 % des actifs ET des passifs
fédéraux. La part des actifs et des passifs ferait inévitablement partie de ces
discussions. Il est envisageable qu'en bout de ligne, le transfert au Québec de
certains territoires non habités et situés hors Québec, permettant de
désenclaver la province, puisse amener un allègement de la part des dettes
fédérales devant être assumée par le Québec. Aucun transfert impliquerait
l'obligation, pour le Québec, de prendre à sa charge la totalité de ce 23 % des
dettes fédérales.
Il est à
noter que le dosage entre dettes et territoires se discute, comme toutes
choses. Il est aussi à noter que le Nunavut compte de nombreuses îles
inhabitées dans la baie et le détroit d'Hudson et qu'il y a de grands espaces
inhabités dans le nord du Labrador et de l'Ontario. Toutes ces questions
peuvent faire l'objet de réflexions, voire de discussions plus ou moins
officielles et publiques entre les différents paliers de gouvernement
impliqués, d'ici aux prochaines élections provinciales.
Mieux vaut
discuter sérieusement avant qu'après un éventuel troisième référendum.
* * *
PLUS: @charles.millar3 (X-Twitter)
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