PEUPLES SOUCHES

 



Voici quelques réflexions éparses.

Les Azéris, tant ceux d'Azerbaïdjan que ceux du nord-ouest de l'Iran, sont très possiblement le peuple souche des Turcs contemporains.

Les Galiciens sont probablement le peuple souche dont sont issus les Portugais.

Les Français européens sont le peuple souche des Acadiens des provinces de l'Atlantique, des Canadiens d'expression française du reste du Canada et des Cajuns de Louisiane.

Les Formosans sont le peuple souche des Malais, des Micronésiens, des Polynésiens et de la majorité des Malgaches.

Les Yemenis sont tout probablement le peuple souche des différents peuples de langue arabe.

Les Banglas du Bengale et les Tamouls sont les peuples souches des Cinghalais du Sri Lanka (Ceylan), dans la proportion de deux tiers et d'un tiers, respectivement. Les Veddas sont sans doute les représentants des tous premiers peuples présents sur l'île de Sri Lanka, suivi des Tamouls, puis des Cinghalais, puis des Burghers, peu nombreux et eux-mêmes fruit d'un mélange entre les peuples du sous-continent indien et les explorateurs européens (Portugais, Néerlandais et Britanniques, dans cet ordre). Les Tamouls, commerçants, ont contribué à répandre la civilisation indienne dans le sud-est asiatique, particulièrement dans le monde malais (la population de l'île de Bali, majoritairement hindouiste, est le reliquat vivant de cette influence). Les Tamouls de Singapour et de la péninsule malaise n’y sont pas à cause de la colonisation britannique. Ils y vivaient bien avant l'arrivée des Européens. Entre le sous-continent indien et la mer de Chine méridionale, l'l'influence de l'Inde est aussi représentée par le bouddhisme theravada. Cette influence est détectable jusqu'au centre Vietnam. Il faut rappeler que les colonisateurs français du XIXe siècle avaient divisé l'actuel Vietnam en trois grandes parties. L'Annam, au centre, correspondait grosso modo au site de plusieurs anciennes principautés de culture indienne et, très possiblement, de souche malaise (il y a encore beaucoup de peuples malais dans le nord-est du Cambodge et sur les plateaux du centre du Vietnam). L'ancien Tonkin, au nord, correspond très grossièrement au territoire d'origine des Vietnamiens, alors que la Cochinchine, tout au sud du Vietnam contemporain, est une ancienne partie de l'empire khmer (il y a encore des populations de langue khmer dans le delta du Mékong), une partie qui a été vietnamisée au cours des âges, tout comme l'Annam, précédemment.

Dans le même ordre d'idée, l'Islam asiatique s'est propagé par la mer et par la terre. La présence d'une forte population musulmane au Bangladesh est probablement le résultat d'une expansion terrestre, la même qui explique la présence de minorités musulmanes un peu partout en Inde. La forte concentration des musulmans au Bengale s'explique probablement par la conversion volontaire d'une partie du peuple bangla, du bouddhisme à la religion musulmane, l'autre partie demeurant fidèle à l'hindouisme. Le Bouddha a vu le jour dans l'actuel Népal et son enseignement s'est propagé dans les alentours, notamment au Bengale tout proche. Cette influence s'est ensuite propagée selon deux grands axes, vers l'Extrême-Orient en passant par l'Afghanistan, l'Asie centrale, le Sinkiang, la Chine et le Japon, et en Asie du sud-est continental, comme mentionné plus haut. La présence du bouddhisme sur l'île de Sri Lanka est le résultat d'une migration des Banglas bouddhistes, avant qu'ils ne se convertissent à l'Islam. Les Banglas des îles Andamans s'y trouvent pour d'autres raisons et leur présence date de l'arrivée des Britanniques.

Par la voie maritime, l'Islam s'est propagé de l'ouest du sous-continent indien, soit du Pakistan actuel, par les Sindhis, soit du Gujarat, par les Gujaratis, ves l'archipel des Maldives, dont la population est majoritairement indo-européenne, comme les Banglas (et les Cinghalais), et musulmane, puis vers Java, pour des raisons commerciales, avec une lente diffusion volontaire dans les autres îles de l'Insulinde (Sumatra, Bornéo, Célèbes, Timor, etc.), jusqu'à l'archipel philippin. Cette influence culturelle s'y est poursuivie, du sud au nord, jusqu'à la baie de Manille, ne s'arrêtant qu'à la suite à l'irruption des Espagnols, venus d'Europe et porteurs du catholicisme.

Ce qui précède est une synthèse de connaissances livresques et de plusieurs conversations tenues, au cours des derniers quatre ou cinq ans, avec des migrants de diverses origines, entre autres des Somalis de Djibouti ,, du Somaliland et de Somalie, des Tamouls du Tamil Nadu, des Philippins, des Banglas du Bengale, des Cinghalais, des Malayalams du Kerala, des Népalis du Népal, des Burghers du Sri Lanka, des Gujaratis, des Yemenis, des Afars de Djibouti et d'Éthiopie, des Pendjabis du Pakistan et de l'Inde. L'interrelation entre les peuples, les langues, les territoires, les cultures et les croyances de tout genre qui existent en Asie est particulièrement difficile à décortiquer et à discerner, étant donné leur grand nombre, les distances impliquées et l'existence de différentes vagues de peuplement dans le temps, le tout créant un imbroglio redoutable.


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PLUS:  @charles.millar3 (X-Twitter)




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