DONBASS: D'UN SIMPLE CONFLIT LOCAL À UN VASTE CONFLIT MONDIAL
(Article basé sur deux affichages faits sur Linked In le 27 juillet 2025)
Voici, ci-dessous, un texte un peu long mais très éclairant sur la dynamique géopolitique survenue dans le monde entre 1989, avec l'effondrement du bloc des pays de l'Europe de l'Est, et 2019, avec les premiers signes d'une implosion possible des pays otaniens.
Ce texte donne un éclairage utile sur les manoeuvres survenues entre les pays concernés durant cette période, ainsi que sur les événements économiques et politiques qui sont survenues dans le même laps de temps. Il en ressort plusieurs choses. Le conflit mondial en cours n'a pas vraiment débuté en 2022, avec l'invasion russe de l'Ukraine, mais bel et bien en 2014, lors d'une première guerre occasionnée à la suite de remous internes survenus en Ukraine, entre des rebelles russophones et un gouvernement central pro-européen.
Cet affrontement sanglant a donné lieu à la formation de deux républiques autonomes russes, situées à l'extrémité orientale de l'Ukraine, dans le Donbass, ainsi que par la prise subséquente de la Crimée par la Russie lors d'une opération-éclair ayant eu pour objectif de ramener la population (majoritairement russe) de cette péninsule dans le giron de la Russie. Cette opération a permis la création de deux entités politiques distinctes, intégrés par la suite l'une comme l'autre dans la structure administrative de la Fédération russe.
Ce qui importe, ici, c'est que ce premier conflit, d'ordre surtout interne, dans le Donbass, ne s'est pas terminé par un traité de paix mettant fin aux hostilités d'une façon durable et profonde, ayant continué d'ensanglanter la région du Donbass pendant des années, créant des morts par milliers, entretenant les tensions géopolitiques et alimentant un climat d'instabilité, d'incertitude et d'hostilité qui a fini par déboucher, en février 2022, en une recrudescence des affrontements, mais à bien plus grande échelle cette fois.
Il ne s'agissait plus de combats liés à une simple rébellion à intensité relativement faible et surtout localisée dans le Donbass, entre populations russophones et le gouvernement ukrainien pro-otanien, mais d'une invasion générale en bonne et due forme, par un gouvernement russe tentant de reproduire le coup de main criméen sur l'ensemble du théâtre d'opération ukrainien, une tentative qui a dérapé et qui s'est transformé éventuellement en guerre de tranchées jusqu'à nos jours, Moscou ayant gravement sous-estimé les capacités défensives acquises entretemps par un gouvernement ukrainien qui est à la fois pro-européen, pro-américain et pro-otanien.
Les événements survenus par la suite, de 2022 à 2025, sont évidemment la conséquence de tout ce qui s'est produit de 2014 à 2022, mais aggravé par un embrasement subséquent à travers tout le Moyen-Orient, suscité par un dossier palestinien qui n'en finit plus de pourrir depuis l'indépendance d'Israël en 1948 et la guerre des Six-Jours en 1967, ainsi que par la mouvance des relations entre puissances majeures, la Russie se rapprochant de plus en plus de la Chine, puis de l'Iran, puis de la Corée du Nord, à cause de l'échec de son coup de force de 2022 et du renforcement des forces militaires ukrainiennes par les pays otaniens.
En quelques mots, le conflit ukrainien, amorcé en 2014, a favorisé une montée en puissance des pays eurasiatiques, regroupés au sein de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et de l'association économique des pays bricsiens (dont le noyau originel semble être un regroupement de la Russie, de l'Inde et de la Chine, sous la dénomination de RIC), entre autres, et une baisse d'influence géopolitique concomitante des pays occidentaux, de plus en plus minés par les divisions internes des États-Unis, entre pro-Trumpiens et anti-Trumpiens.
Les deux fronts majeurs de ce conflit entre pays occidentaux et pays eurasiatiques se sont aussi accompagnés de répercussions sur des fronts mineurs, mais liés de près à la rivalité entre les pays occidentaux et les pays eurasiatiques, notamment le sous-groupe sino-russe, dont le Sud-Caucase, le Myanmar, le Cachemire, le Soudan et la Lybie, sans parler du tout récent de ces conflits secondaires, en Asie du Sud-Est, apparemment entrepris par la Thailande pro-américaine à l'encontre du Cambodge pro-chinois, très possiblement pour mieux évaluer l'efficacité de l'armement chinois, suite à l'affrontement aérien récent entre le Pakistan et l'Inde, dans l'hypothèse où la bougie d'allumage se trouverait au Pentagone, voire peut-être pour en acquérir davantage, dans l'hypothèse où il s'agirait en réalité d'un double jeu un peu tordu de la part de Phnom Penh.
https://www.diploweb.com/L-Europe-strategique-de-1989-a-2019-de-l-eclatement-du-Bloc-de-l-Est-a-l-implosion-de-l-OTAN.html?utm_source=brevo&utm_campaign=Europe%20%20quelle%20architecture%20de%20scurit%20&utm_medium=email
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